S’ils sont reconnus coupables, Wilson Nuyila Tita, 45 ans, Eric Fru Nji, 40 ans, et Wilson Che Fonguh, 39 ans, pourraient passer 30 ans derrière les barreaux.
Le 27 août 2021, le département américain de la Justice, District du Maryland par la voix d’un grand jury fédéral a rendu un acte d'accusation contre trois individus d’origines camerounaise qui résident dans le Maryland, pour les charges fédérales de conspiration; violation de la loi sur le contrôle des exportations d'armes et la loi sur le contrôle de la réforme des exportations, liées à l'exportation d'armes à feu et de munitions, des États-Unis vers le Nigeria.
Selon l’acte d’accusation, de novembre 2017 au 19 juillet 2019, Wilson Nuyila Tita, 45 ans, Eric Fru Nji, 40 ans, et Wilson Che Fonguh, 39 ans ont conspiré avec d’autres suspects pour exporter des États-Unis vers le Nigéria, des armes de défense et ceux identifiés sur la liste des munitions des États-Unis (« USML ») et la liste de contrôle du commerce (« CCL ») sans avoir obtenu au préalable de licences d’exportation.
Ils sont accusés d’avoir conspiré pour dissimuler aux États-Unis que ces armes étaient expédiés du port de Baltimore dans le Maryland, vers le Nigeria et au moins un autre endroit en Afrique. Ils auraient également versé des fonds pour l'achat d'armes à feu, de munitions, de matériel de rechargement et d'autres équipements destinés à être expédiés à l'étranger. L'acte d'accusation indique par ailleurs que le trio et leurs co-conspirateurs ont communiqué sur leurs efforts et leurs projets d'expédition d'armes et de munitions en utilisant une application de messagerie cryptée en ligne et des mots de code afin de dissimuler leurs activités.
Bien que l’acte d’accusation ne l’indique pas clairement, beaucoup pensent que « l’autre endroit en Afrique » pourrait bien être le Cameroun et les armes auraient pu être destinées aux séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui sont en 'guerre' avec l’armée camerounaise depuis plus de quatre ans.
Selon la justice américaine, pour les moment, Wilson Nuyila Tita, Eric Fru Nji et Wilson Che Fonguh jouissent de la présomption d’innocence. « Un acte d'accusation ne constitue pas une déclaration de culpabilité. Une personne accusée par un acte d'accusation est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité soit prouvée lors d'une procédure pénale ultérieure… » a déclaré le ministère de la Justice.
S’ils sont reconnus coupables et condamnés, ils devront purger une « peine obligatoire de cinq ans dans une prison fédérale pour complot ; un maximum de 20 ans de prison fédérale chacun pour violation de la loi sur le contrôle des exportations d’armes et pour violation de la loi sur la réforme du contrôle des exportations ; et un maximum de cinq ans de prison fédérale pour le transport d’une arme à feu avec un numéro de série effacé. »
Ariane Foguem