Pour une organisation dont l’objectif majeur est d’incité l’investissement au Cameroun, c’est une catastrophe. A l’ère de l’extrême digitalisation de la communication, il n’est pas compréhensible qu’un maillon important comme la SNI ne soit pas à la page en termes de mise à disposition des informations sur son interface digitale.
Lorsque vous cliquez sur www.sni.cm, le moteur de recherche vous conduit avec quelques difficultés (il faut braver les avertissements de votre anti-virus qui vous fait savoir que vous allez sur un site dangereux), vers le site de la Société Nationale d’Investissement (SNI). L’interface d’accueil vous indique bien que vous êtes sur le site de la société d’Etat. Le logo est illustratif. C’est déjà ce niveau que l’ennui commence. Trois images défilent en boucle. L’une d’une femme tenant des cabosses de Cacao, une autre présentant une façade du siège social de l’entreprise et une dernière montrant une plateforme industrielle qui visiblement ne serait même pas au Cameroun. Ces trois images sont accompagnées de courts messages tous suivis d’un onglet « en savoir plus ». Malheureusement lorsque vous cliquez pour en savoir plus, rien ne s’affiche. Dans le meilleur des cas, le site vous renvoi sur page où il écrit « catégorie introuvable ».
Et c’est sur la quasi-totalité des onglets que les catégories sont introuvables. La page d’accueil propose aux visiteurs huit chapitres (onglets), notamment : Accueil, Qui sommes-nous, Métiers, Portefeuille, Projets, Investir au Cameroun, Actualités et Banque de données économiques. Chaque chapitre ayant ses sous chapitres. Les titres des uns plus attractifs que d’autres.
Mais une fois qu’on clique sur un onglet, rien à se mettre sous la dent. Mis à part la section Métiers qui semble chargée de lettres, le reste du site est complètement vide. Chose curieuse, même la promesse de Banque de données économiques n’est pas tenue. Dans l’onglet en deux lignes on vous dit le bien-fondé de ce document. Mais comme à la page d’accueil, quand vous voulez cliquer sur lire le document rien ne s’affiche. Il en est de même des liens utiles proposés par le site. Ces liens ne mènent nulle part.
La question qu’on se pose est celle de savoir, pourquoi mettre en ligne un site qui ne fonctionne pas ? Qu’est ce qui peut justifier une telle inertie de la direction de la communication de cette super structure administrative ? Pensent-ils seulement à leur responsabilité dans le processus d’attractivité du Cameroun ? Un manque à gagner important pour le Cameroun. Et pourtant tout le personnel est sur la toile tous les jours. Mais délaissent le site de l’entreprise.
Cette situation n’est pas l’apanage de la seule Société Nationale d’Investissement du Cameroun.
Stéphane NZESSEU
C’est la quintessence d’une étude menée dans le cadre de la présentation de l’indice de perception de la communication digitale au Cameroun, dont les résultats ont été rendus publics ce lundi à Yaoundé.
Il s’agit d’un document de deux cent quatre vingt douze (292) pages, publié par le cabinet Knowledge Consulting et, qui, au cours des derniers mois, a démontré) partir d’une enquête que sur cent institutions et trente neuf personnalités publiques, le pays enregistre un indice global de 38.17/100 des institutions qui pratiquent la communication institutionnelle digitale tandis que l’on enregistre 38.1/100 dans la catégorie des personnalités.
Pour l’un des experts du cabinet Knowledge Consulting : « Il est évident que ces performances traduisent la distance, les 3/5, qui sépare le Cameroun de l’objectif idéal de voir notre pays, s’arrimer aux pratiques modernes de la communication du temps présent ».
De manière plus précise, la présentation de ce lundi a permis aux participants de se rendre compte que trois institutions sortent du lot et, elles sont perçues comme celles qui s’arriment véritablement à la communication des temps modernes : La présidence de la république (88.08/100), la Caisse nationale de prévoyance sociale (78.40/100) et enfin l’Agence de régulation des télécommunications (78.40/100).
Quant aux onze dernières institutions du classement enregistrent chacune 2.8/100. L’on retrouve, entre autres la Cour suprême et le Conseil constitutionnel.
Quid des personnalités
Le Président de la République Paul Biya est en tête, avec 81.25/100. Juste après lui, viennent les ministres Joseph Le (65.62/100) et Issa Tchiroma Bakary (62.50/100). Par contre, les ministres Gabriel Mbairobe et Ibrahim Talba Malla qui arrivent à la fin du classement ne pointent que 3.12/100. L’on apprend que L’Indice de Perception de la Communication Digitale est réalisé pour la catégorie institutions, autour de trois composantes, notamment le site web, les réseaux sociaux et enfin, le e-réputation.
Le rapport sur l’Indice de Perception de la Communication Digitale (IPCD) part d’un constat : les institutions et personnalités publiques au Cameroun utilisent très peu ou mal les médias sociaux. Ces nouveaux médias, faut-il le rappeler, sont de puissants vecteurs, de véritables autoroutes de l’information. La nature ayant horreur du vide, l’une des conséquences de l’absence des institutions sur la toile est la prolifération des « fake news ». Jusque-là, la communication institutionnelle au Cameroun reste défensive. Or, les médias sociaux offre une porte pour être offensif. Outre le fait que l’accès à l’information est un droit de l’homme, le peuple camerounais a désormais soif de participer à la gestion de la chose publique. Il veut être informé. Il veut donner son avis. Il veut contribuer. C’est son droit le plus absolu.