La grande île est en deuil. Au moins seize personnes sont mortes et des dizaines d'autres ont été blessées mercredi dans la capitale Antananarivo, au cours d'une bousculade survenue lors d'un concert donné à l'occasion de la fête nationale au stade de Mahamasina. Juste après ce drame, le directeur de l’hôpital HJRA dans la capitale malgache disait avoir reçu 15 morts et 80 blessés. Les corps de seize personnes décédées, dont ceux de trois enfants, ont été entreposés en soirée à la morgue de l’hôpital HJRA dans la capitale malgache, Antananarivo.
D’après les premiers témoignages recueillis par les médias locaux, l’accident se serait produit en fin d’après-midi devant le stade de Mahamasina, où plusieurs milliers de personnes se pressaient pour assister à un concert à la suite du traditionnel défilé militaire organisé à l’occasion de la Fête nationale. À la fin de la parade militaire, les forces de l’ordre ont ouvert les portes pour permettre aux spectateurs de quitter l’enceinte, provoquant un mouvement de la foule qui était massée à l’extérieur, ont-ils indiqué. Les forces de l’ordre ont alors immédiatement fermé les grilles et bloqué la foule, causant un empilement qui sera mortel pour plusieurs citoyens.
« Quand les organisateurs ont ouvert le portail, nous étions au premier rang, dans la file d’attente, bien placés sur le trottoir », a raconté l’un d’eux, Jean Claude Etienne Rakotoarimanana, 29 ans, qui souffre de contusions. « Mais soudain, des gens ont couru pour entrer avant nous. Ils nous ont bousculés, certains nous ont même donné des coups de poing, d’autre nous tiraient », a-t-il ajouté, « c’est tout ce dont je me souviens avant de m’évanouir ».
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue rwandais Paul Kagame, le président malgache Andry Rajoelina a présenté ses condoléances aux familles des victimes. « Je m’incline respectueusement devant les familles qui ont perdu des proches à cause des spectateurs en surnombre (…) Il y a trop de gens qui n’ont pas pu entrer dans le stade, ce qui a entraîné des bousculades. Ainsi, des petits enfants ont été piétinés et sont décédés », a reconnu le chef de l’État, promettant que l’État prendrait en charge l’hospitalisation des blessés.
Andry Rajoelina s’est ensuite rendu à l’hôpital au chevet des blessés. « Notre pays traverse un jour sombre à cause des incidents d’aujourd’hui », a-t-il déclaré devant les familles des victimes.
Stéphane NZESSEU