Le membre du Parti démocrate s'adressait à La Crosse Tribune le lundi 8 juillet 2019 après une récente visite au Cameroun. Ron Kind a déclaré que la violence et les violations des droits de l'homme qui ont lieu au Cameroun dans la crise anglophone en cours étaient des "atrocités silencieuses" auxquelles le monde doit prêter attention.
Les histoires que Ron Kind a entendues de la part des civils lors de sa récente visite au Cameroun étaient "tout simplement horrifiantes". La Crosse Tribune rapporte que depuis 2017, le gouvernement camerounais a combattu au moins 10 groupes séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. Le conflit a rasé des villages, brûlé des écoles, tué des civils et déplacé des centaines de milliers de Camerounais. La Crosse Tribune ajoute qu'à Kumbo - une ville du Nord-Ouest du Cameroun - 176 personnes, principalement des étudiants, ont été enlevés par des hommes armés non identifiés au Collège Saint-Augustin et libérées le lendemain après négociations.
Selon Kind, un groupe de personne de Kumbo a voyagé pendant sept heures en bus à travers la zone contestée pour se rendre dans la capitale Yaoundé afin de partager leurs histoires avec la délégation du Congrès dont il faisait partie. Le but de la visite, dirigée par la représentante Karen Bass, était de délivrer un message au gouvernement camerounais pour mettre fin aux combats et attirer l'attention internationale sur le conflit, a déclaré Kind à La Crosse Tribune.
Kind est l'un des co-auteurs d'une résolution présentée à la Chambre par Bass qui appelle le gouvernement camerounais et les groupes armés "à respecter les droits humains de tous les citoyens camerounais, à mettre fin à toute violence et à poursuivre un large dialogue... pour résoudre le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest".
Après l'indépendance du Cameroun sous contrôle français en 1960, une partie du Cameroun britannique a voté pour gagner son indépendance en rejoignant le Cameroun francophone sous une constitution fédérale. L'autre partie a fusionné avec le Nigeria anglophone. Une nouvelle constitution en 1972 a reconnu les entités mixtes francophones et anglophones comme la République Unie du Cameroun.
Malgré l'union, le gouvernement camerounais était majoritairement francophone. La minorité anglophone, qui représente environ 20 % de la population camerounaise, a estimé que le gouvernement favorisait les personnes ayant une formation juridique en français et l'éducation aux postes de la fonction publique.
Vers la fin de 2016, les avocats et les enseignants des villes anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest se sont mis en grève pour protester contre la nomination de magistrats et d'enseignants français qui ne parlaient pas anglais dans des postes des régions anglophones.
Le gouvernement a réagi en bloquant l'accès à Internet et en arrêtant les manifestants. La situation s'est aggravée depuis, mais le gouvernement se dit prêt à dialoguer.
Otric N.