Âgé de 61 ans, Jacob Mbeng Makia alias Super Makia est mort à l'hôpital militaire de Yaoundé de suite d’une courte maladie. A-t-on appris. Il reposera certainement dans les prochains jours, dans son Sud-Ouest natal.
Né le 28 février 1958 à Kumba, département de la Mémé (région du Sud-Ouest), Cameroun, Super Makia a livré 86 matches, remporté 85 victoires, et concédé un match nul en 1990, contre le Nigérian Johny Clang. Et depuis sa retraite, Super Makia menait une vie discrète, à son domicile au quartier Dakar à Yaoundé.
Fils d’un grand chauffeur de ligne et d’une ménagère, le héros camerounais du Catch n’aura que la chance de fréquenter le cycle primaire qu’il quittera d’ailleurs en 1972, suite à l’épaisseur très amoindrie du porte-monnaie de ses parents. Toutefois, cet état de chose n’aura pas un impact direct sur le destin de l’enfant prodige de Kumba ; « les voies de Dieu étant insondables ».
Comme attiré par un aimant de sa destinée, Super Makia prendra la route du Nigeria via une pirogue de fortune. Aidé par la sœur de son père qui y était installée par les liens sacrés de mariage. Il intègrera la National School of Sport de Lagos (Nigeria) en 1974. Au bout de 4 ans d’entrainement intense, il est sélectionné parmi les 10 meilleurs de cette école qui doivent alors aller à Hong-Kong pour apprendre le Catch. Il n’avait alors que 20 ans et ne se doutait même pas que commençait pour lui une carrière riche en action et en émotion.
De retour au Cameroun en 1982, il va d’abord exercer comme mascotte officielle de Guinness Cameroon tout en travaillant très dur pour pouvoir challenger les meilleurs. C’est alors qu’en 1986, il livre son premier combat professionnel contre le Nigérian Times Man Udo alors Champion d’Afrique. « Aux âmes bien nées, la valeur n’attendant pas le nombre d’années », rappelait Pierre Corneille, il devient à son tour le Champion d’Afrique en Catch, catégorie poids lourd. Ainsi, il ouvrait là l’histoire du Catch camerounais et commençait à l’écrire de la meilleure des manières. Ce titre, il l’a fort bien défendu puisqu’il est resté imbattable sur le continent. Et c’était-là le premier épisode de sa carrière. Il devient alors le chouchou des camerounais à l’image d’un Joseph Bessala, médaillé d’argent de boxe aux Jeux Olympiques de Mexique en 1968.
Repose en paix champion !
Danielle Ngono Efondo