Elles ont signé ce mardi à Garoua, le mémorandum d’entente qui les lie désormais à l’organisation humanitaire Plan international. Dénommée plateforme régionale traditionnelle et interreligieuse de lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG), cette initiative vise à renforcer les efforts menés par les pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre les inégalités et les discriminations à l’égard des filles et des femmes dans la région du Nord.
Le projet Plan For Girls initié par Plan Cameroun se donne pour ambition de promouvoir l’épanouissement de la jeune fille dans le Nord notamment à travers la lutte contre la sous-scolarisation de cette couche qui demeure une problématique majeure dans cette région considérée comme Zone d’éducation prioritaire. Une réalité qui réside dans les préjugés, les pratiques culturelles néfastes et même parfois dans la mauvaise interprétation des textes religieux.
Pour inverser la tendance, l’implication des autorités traditionnelles, religieuses, est d’une importance indéniable. Et Plan international a vu juste, elle qui vient de réunir autour d’une même table, les imams, chefs traditionnels et représentants des ministères des Affaires sociale, de la Promotion de la Femme et de la Famille. « Les chiffres démontrent à quel point, le problème est sérieux dans le Grand nord. Il est donc urgent d’agir en faveur de la protection de la jeune fille », indique Abongta Shu Moncha. Directeur régional de l’ONG Plan dans le Nord et l’Adamaoua.
Pour les signatures du mémorandum d’entente, c’est le lieu d’intensifier le combat contre les Violences basées sur le genre. « Faire de la sensibilisation dans les lieux de culte qu’on soit chez les musulmans ou chez les chrétiens, la communication au sein des différents médias », souhaite un participant. « C’est très important pour nous de parapher ce document. Nous allons sensibiliser les chefs traditionnels qui sont proches des populations », s’engage un imam.
Indiquons que cette plateforme se définit comme un cadre formel de collaboration entre les membres, dans l’optique de permettre aux filles de la région du Nord d’apprendre, d’agir, de décider et de s’épanouir en toute quiétude, explique les responsables de Plan international.
Innocent D H
Langui est l’une des localités situées dans l’arrondissement de Tchéboa dans la région du Nord au Cameroun. Dans cette partie du pays, l’on note de manière récurrente l’avancée du phénomène de déperdition scolaire et de mariage précoce. C’est pour inverser cette tendance que la table ronde y a été organisée ce jeudi, 07 mars. Occasion pour les membres de cette organisation partenaire du Gouvernement camerounais, de sensibiliser les populations sur l’égalité de sexe et de genre.
La promotion du genre en cette période où la femme est à l’honneur sonne donc, comme un impératif catégorique étant donné que la thématique de la Journée Internationale de Femme retenue cette année est fort évocateur à propos. Simo Hape Imelda, de Plan for Girls a apprécié l’objectif atteint par l’institution internationale dont elle en est la conseillère. Elle affirme : « les aspects des pratiques socioculturelles néfastes ont été abordés, ainsi que ceux de l’égalité de genre pour qu’ensemble avec les populations nous identifions ces pratiques qui empêchent l’atteinte des objectifs escomptés ».
Cette rencontre a servi d’enseignement aux participants qui avouent avoir beaucoup appris, surtout à prendre en compte le fait que Langui est une zone rurale comme tout autre, et où l’accès à l’information et aux débats constructifs ne sont pas toujours la chose la mieux partagée entre les populations. Désormais, celles-ci sont édifiées sur le respect de l’égalité de sexe qui passe inévitablement par la valorisation des droits de la femme au même titre que ceux de l’homme. Les clivages sociaux, traditionnels et même religieux vont être combattus pour ne que prendre en compte l’égalité de genre. Ont promis les habitants de Langui.
La table ronde a par la suite servi de prétexte pour la remise de dons aux femmes par le Plan International. Une donation constituée des cartons huile de table, d’allumettes entre autres. Les femmes repartent avec une même détermination, celle de tordre coup à toute forme de violence à l’égard des femmes.