Selon les informations publiées par le journal en ligne Africa Intelligence dans son édition du 24 février 2021, le Président Paul Biya était « en passe de racheter les actifs pétroliers d’un président Déby en pleine déroute économique ». Des révélations que le Directeur général de la Société d’hydrocarbures tchadienne, Ibrahim Djamous qualifie d’infondées qui visent à ternir l’image du Tchad.
Dans sa publication, Africa Intelligence annonçait que la Société nationale des Hydrocarbures du Cameroun (SNH) est candidate à la reprise d’une partie des 21% de participation que détient la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) sur le pipeline pétrolier Tchad-Cameroun, qui relie les champs pétroliers de Doba au Port de Kribi. La SNH était prête à payer 150 milliards de francs CFA (environ 230 millions d’euros) pour cette transaction, apprend-on.
Le journal, l’Œil du Sahel pour sa part, dans son édition du vendredi, 5 mars 2021 informe que dans un communiqué daté du 3 mars 2021 et signé du DG de la SHT, Ibrahim Mahamat Djamous, la Société d’hydrocarbures tchadienne rejette en bloc l’information. Le DG indique en effet, « Le journal en ligne Africa Intelligence, dans son édition du 24 février 2021, relatait que le gouvernement de la République du Tchad rencontre d’énormes difficultés financières et veut accélérer la vente partielle des actions dans le pipeline Tchad-Cameroun à la Société nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun (…). La Société des hydrocarbures du Tchad (SHT), en sa qualité de gestionnaire des actifs de l’Etat dans l’oléoduc Tchad-Cameroun, tient à apporter un démenti formel à ces informations sans fondement, qui ne tendent qu’à ternir l’image de la République du Tchad ».
« Il n’y a jamais eu des échanges de rachat partiel des actifs tchadiens sur le pipeline d’export Tchad-Cameroun avec la SNH », précise Ibrahim Mahamat Djamous tout en soulignant qu’« aucun cabinet n’a été mandaté par le gouvernement de la République du Tchad, pour engager des négociations de vente d’un quelconque actif ».
Innocent D H
Cet oléoduc qui assure l’acheminement du pétrole au Tchad procure des revenus importants pour le Cameroun contribuant ainsi à la création d’emplois et à la dynamisation de l’économie du pays. Lancé en 2003, les recettes produites pour le Cameroun sont en hausse par rapport à 2018 lorsqu’on prend en considération l’amélioration des volumes expédiés par le port de Kribi en 2019.
Selon la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le pipeline Tchad-Cameroun continue de générer des revenus à l’Etat du Cameroun. La preuve, à la fin du troisième trimestre de l’année 2019, 30 milliards de FCFA, soit 51 millions de dollars ont été rapportés à ce pays de l’Afrique centrale, au titre de droit de transit, remarque la SNH. Ces recettes jugées en hausse de l’ordre de 23% en glissement annuel. Il s’agit ainsi de l’équivalent du volume cumulé de plus de 35 millions de barils de pétrole enregistrés. Des performances notoires rendues possibles grâce à l’augmentation des volumes transportés à travers le terminal Komé-Kribi (KK1) du pipeline Tchad-Cameroun.
Les recettes générées sont directement versées par la Cameroon Oil Transportation Company (COTCO) au trésor public. L’on apprend aussi que d’autres recettes proviennent des impôts et des taxes payées par les sociétés impliquées dans la construction et l'exploitation du projet sans faire abstraction des dividendes perçus par l’Etat en tant qu’actionnaire de COTCO.
La progression des recettes du Cameroun
Les tarifs ont été réajustés depuis le démarrage du projet. Le taux de 0,41 dollar par baril du départ a été relevé à 1,30 dollar conformément à l’avenant de la convention d’établissement de la COTCO, signé le 29 octobre 2013. Il ressort de cet avenant, l’actualisation de ce taux toutes les cinq années sur la base moyenne des taux d’inflation annuels enregistrés au Cameroun pendant cette période. Sur la base de ce critère, le 30 septembre 2018, le taux de transit a connu une actualisation, il est passé de 1,30 dollar à 1,32 dollar par baril. C’est ce taux qui est appliqué sur les quantités de pétrole brut transitant par le terminal KK1 depuis octobre 2018, et ce jusqu’à septembre 2023, date de la prochaine actualisation du taux.
La SNH constate que près de 2000 entreprises camerounaises ont bénéficié de divers contrats de prestation de service dans le cadre du projet pipeline Tchad-Cameroun, pour un montant évalué à environs 270 milliards de FCFA, soit près de 460 millions de dollars.
Innocent D H
Au titre de droit de transit, le pipeline Tchad-Cameroun a produit 29,97 milliards de FCFA de recettes. Il s’agit des informations fournies par la Société nationale des hydrocarbures(SNH), ce qui permet de noter une hausse de 23,03% en glissement annuel.
Ces importants chiffres ont été générés grâce au relèvement des quantités transportés au niveau du terminal Komé-Kribi (KK1) du pipeline Tchad-Cameroun, pour un volume cumulé de plus de 35 millions de barils de pétrole enregistrés.
Ajoutons par souci de précision que, l’actualisation du taux pour le droit du transit a été effective le 30 septembre de l’exercice 2018, faisant ainsi passer de 1,30 dollar US à 1,32 dollar par baril. Ceci en application rigoureuse et vigoureuse de l’avenant N° 2 de la convention relative à l’établissement de la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), opérateur du pipeline Tchad-Cameroun.
Les quantités de pétrole brut récupérées au terminal KK1, ont connu l’application de ce taux depuis le 1er octobre 2018 et ce jusqu’au 30 septembre 2023, la prochaine actualisation du même taux devra se faire à cette dernière date.
Innocent D H
En 2018, rapporte Cameroon Tribune, l’exploitation du pipeline entre le Cameroun et le Tchad a continué à générer des recettes pour le Cameroun. C’est ainsi qu’au terme de l’année de référence, un total de 30 milliards de FCFA a été collecté au titre du droit de transit des 40,5 millions de baril de pétrole brut enlevés au terminal Kome-Kribi 1 (KK1), en provenance du Tchad.
Des chiffres en hausse par rapport à l’année 2017, où ce sont 35,80 millions de barils de pétrole brut qui avaient été enlevés pour une enveloppe de 27 milliards de F au profit du Cameroun. Ces données sont contenues dans la 50e édition de « La lettre du Cpsp », le bulletin d’information du Comité de pilotage et de suivi des pipelines (Cpsp) que préside Aldolphe Moudiki, par ailleurs administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures.
D'ailleurs dans son mot, Adolphe Moudiki précise que le 30 septembre 2018, le taux du droit de transit est passé de 1,30 dollar (745,94F) à 1,32106 (758,02 F) par baril. Ceci, « conformément à l’avenant n°2 de la convention d’établissement de la Cameroon Oil Transportation Company (COTCO). » Ce taux sera appliqué jusqu'au 30 septembre 2023. Dans ce bulletin bilingue d’informations sur l’organe de liaison des administrations camerounaises impliquées dans les travaux de construction, d’exploitation et d’entretien des pipelines, on fait également le round-up des activités menées en 2018.
Ainsi, il est rappelé le partage de l’expérience du Cameroun en matière de gestion des pipelines avec des pays comme l’Ouganda et la Tanzanie, dont des délégations ont séjourné sur le triangle national. L’on apprend aussi que le Cpsp a poursuivi la sensibilisation des autorités locales et des populations sur les risques liés à l’exploitation du gazoduc de Bipaga-Mpolongwe qui alimente la centrale de Kribi.
Les spécialistes ont insisté sur les dangers du feu à proximité des installations par exemple. La lettre du Cpsp fait également mention des missions de contrôle des systèmes de transmissions qui ont été menées en collaboration avec le ministère de la Défense, tout comme le 15e anniversaire de l’exploitation du pipeline Tchad-Cameroun qui a été célébré.