En effet, la chambre correctionnelle du tribunal de première instance d'Abidjan lui a aussi infligé une amende « de 10 milliards de francs CFA (152 millions d'euros) et cinq ans de privation de ses droits civiques », a expliqué à l'AFP, Me Lamine Faye, son avocat.
« C'est une décision par défaut qui a été rendue par la justice. Parce que mon client est hors du pays », a souligné Me Faye, rappelant qu'un mandat d'arrêt a également été délivré contre Bendjo, qui réside en France depuis plusieurs mois. Le PDCI avait condamné en août 2018 « la dérive autoritaire du gouvernement qui tend à mettre en péril le droit et les libertés en Côte d'Ivoire » et lui avait demandé « de mettre fin immédiatement aux enquêtes et aux poursuites ciblées ».
Pour sa part, Noël Akossi Bendjo perçoit le jugement du tribunal correctionnel d’Abidjan comme une « une parodie de justice ! ». Dans une lettre publiée sur L'Infodrome, site d’information proche du PDCI, l’ex maire du Plateau dénonce des accusations invraisemblables et dit subir un bâillonnement de la part du pouvoir.
Pour Noël Akossi Bendjo, l’objectif de ce verdict est clair : fragiliser le PDCI et son président Henri Konan Bédié. Le parti a toujours considéré ces poursuites comme une tentative d’intimidation de la part du RHDP, la coalition au pouvoir. Au sein du PDCI, l’avocat Chrysostome Blessy voit même dans cette condamnation une curieuse coïncidence, liée selon lui au départ, lundi 1er juillet d’Henri Konan Bédié pour la France.
Mais selon le gouvernement, il s’agit tout simplement de la stricte application de la loi. Le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a révélé qu’en août 2018, dans une affaire très médiatique, M. Bendjo, vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, de Henri Konan Bédié, président de 1993 à 1999) avait été révoqué par le gouvernement, accusé de « graves déviations » dans le maniement des fonds communaux, des faux en écritures publiques et des détournements de fonds portant sur plusieurs millions d’euros.
Danielle Ngono Efondo