« Six personnes, dont deux adjoints du maire et trois directeurs (de services), ont été tuées dans l'attaque terroriste de cet après-midi (mercredi). Six autres ont été blessées, dont le maire de Mogadiscio et d'autres adjoints, qui sont maintenant soignés par l'équipe médicale », a déclaré le ministre de l'Information, Mohamed Abdi Hayir Mareye. « Les forces de sécurité enquêtent sur ce qui s’est passé et fourniront des détails plus tard », a ajouté le ministre, qui s’exprimait depuis les locaux de la mairie.
L’attaque a été revendiquée quelques heures plus tard par les shebab, affiliés à Al-Qaïda, habitué de mener ce genre d’assaut. « Les moujahidine ont mené une opération bien préparée au siège (de la mairie de Mogadiscio), où ils ont tué plusieurs ennemis », a déclaré le porte-parole des shebab, Abdulaziz Abu-Musab, sur la radio Andalus, la station du groupe. Apprend –on des médias. Par la suite, il a précisé que la cible était en fait James Swan. Le nouveau représentant de l’ONU en Somalie, nommé le 30 mai dernier.
En effet, le diplomate américain était dans le bâtiment pour une rencontre avec le maire, quelques heures plus tôt. C’est donc de justesse qu’il a échappé à cette agression. Dans un communiqué publié sur Twitter, James Swan condamne l'attentat : « Je déplore cette attaque odieuse qui non seulement témoigne d’un violent mépris pour le caractère sacré de la vie humaine, mais vise également les Somaliens qui s’emploient à améliorer les conditions de vie de leurs compatriotes somaliens dans la région de Mogadishu-Banadir ».
« Les Nations unies se tiennent aux côtés du gouvernement et du peuple somaliens dans leur rejet de tels actes terroristes, et nos pensées vont aux victimes de cette attaque », a-t-il ajouté.
L’administration locale, elle, ne veut pas se laisser abattre. « Ça ne nous dissuadera pas de servir le public », a réagi le maire-adjoint Mohamed Abdullahi Tulah.
Les shebabs visent régulièrement les bâtiments officiels somaliens. En mars dernier, ils ont attaqué le ministère du Travail et blessé le vice-ministre. En 2014 et 2015, ils ont commis des attentats contre le palais présidentiel, le Parlement, les services de renseignement ou encore le ministère de l’Éducation.
Récemment, depuis le début du mois de juillet, ils ont mené plusieurs attaques. Le 13 juillet, ils ont fait exploser un véhicule devant un hôtel de la ville portuaire de Kismayo (sud), puis pris d'assaut l'établissement, faisant au moins 26 morts et 56 blessés. Lundi dernier, au moins 17 personnes ont été tuées et 28 blessées dans l'explosion d'un véhicule piégé près d'un point de contrôle situé sur la route d'accès à l'aéroport de Mogadiscio.
Notons que, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en 2011, et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs abris. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.
Danielle Ngono Efondo