Me Dimitri Amedee Touko Tom s’offusque des arguments brandis par le ministre Jean De Dieu Momo pour dédouaner Martin Camus Mimb.
L’avocat Dimitri Amedee Touko Tom condamne les éléments de droit auxquels le ministre Jean De Dieu Momo fait référence pour dédouaner Martin Camus Mimb. Il convient de rappeler que le ministre délégué auprès du ministre de la Justice renvoie tous ceux qui condamnent d’office le commentateur sportif à l’article 346 du Code pénal.
« Lisez au moins l’article 346 du code pénal qui punit l’outrage à la pudeur sur enfant de MOINS DE SEIZE ANS. À ce stade c’est un crime. Ensuite lisez la suite pour apprendre que le législateur protège les enfants de moins de 16ans. Après c’est la corruption de la jeunesse qui se démontre par des actes corruptifs comme la donation d’une grosse somme d’argent, une invitation dans un somptueux hôtel qui est loin de ses possibilités habituelles ou des cadeaux somptueux. Mais tout cela est laissé à l’appréciation souveraine du juge. Pour le reste la majorité civile est de 21 ans et donc vous êtes libres de forniquer à tout vent comme bon vous semble. Sous réserve du respect de la loi. Arrêtez de fantasmer et respectez la loi », a écrit le membre du gouvernement.
C’est donc ces propos sus rapportés qui fâchent Me Amedee. Il y voit une volonté du ministre de vouloir protéger Martin Camus Mimb.
Retrouvez ci-dessous la tribune de Me Amedee
J'observe avec beaucoup d'attention et d'intérêt l'attitude de nombreuses personnalités qui ont émis des avis dans cette affaire.
Celle qui me semble la plus saillante, est celle de Me Jean De Dieu MOMO alias Fo'o Dzakeutonpoug, Ministre Délégué en charge de la Justice au Cameroun.
Sa première démarche en tant l'une des pierres angulaires du système judiciaire camerounais, donc garant de l'ordre public, face à la violence de la publication, dans des conditions qui restent à déterminer, des photos et vidéos dégradantes, d'une jeune femme présentant manifestement des signes de fragilité, fut d'apporter sans ambages, son soutien à l'une des personnes "poursuivie par la clameur populaire" et qui se révèlerait progressivement comme étant l'un des auteurs ou complices de cette entreprise criminelle.
Humilié par la force des investigations menées par de nombreux bénévoles et des révélations faites par d'autres victimes présumées, sur les profils des personnes soupçonnées, le ministre qui n'a jusqu'ici rien fait pour que la justice se mette en brande, tente de réduire la qualification de l'infraction qui pourrait être retenue in fine, et d'en faire une affaire banale, un fait divers sans aucune gravité. Il dit en résumé que la victime n'est pas assez jeune (plus de 16 ans) pour que soit retenue l'atteinte à la pudeur... Il dit également que même si sa minorité était prouvée, les actes constitutifs de corruption de la jeunesse sont difficiles à établir parce que l'on ne peut démontrer que des moyens de nature à l'appâter et à surprendre son discernement aient été déployés...
UN VRAI NUMÉRO DE FEYMANIA INTELLECTUELLE
En réalité, le Ministre, décidé à protéger contre vents et marées les bourreaux, essaye de réduire les faits en amenant le débat sur un terrain moins grave, en banalisant l'affaire, en lui donnant à priori une qualification juridique qui orienterait politiquement et juridiquement la main du magistrat qui serait ainsi forcé par la pression populaire, à engager des poursuites.
En clair, il "disqualifie" à priori des infractions qui peuvent être qualifiés de crimes, en délit. Malicieusement, il évite les hypothèses de viol, d'administration de substances de nature à altérer le discernement de la victime, de proxénétisme, de pédophilie en bandes organisées, de détention et diffusion d'images pédo-pornographiques... que peuvent révéler des enquêtes sérieuses.Il ne veut pas de cette vérité là, il donne à priori SA vérité, à l'opinion et à la justice dont il est un des responsables.
L'AFFAIRE MALICKA EST L'AFRONTEMENT DES PUISSANTS ET DES GUEUX
Cette affaire a une déclinaison politique que révèle la protection tous azimuts du Ministre Délégué au blanchiment : la confrontation des puissants, des riches et des pauvres, des gueux. L'affrontement entre la république des noceurs et jouisseurs impénitents et celle des survivants...
La vérité de mon analyse, c'est que la justice officielle au Cameroun a choisi son camp. Cette donne doit être mise en facteur par tous les acteurs qui demandent justice. L'environnement institutionnel et politique est difficile, voire hostile.
Alors qu'on s’attendrait à ce que des scandales comme ceux-ci soient de grandes occasions de réflexion sur les valeurs fondatrices de la société camerounaise, laquelle peut déboucher sur l'enrichissement de l'arsenal juridique visant à la protéger davantage, on voit un Ministre devenir complice et défenseur des voyous.
C'EST INACCEPTABLE !