Le communiqué signé par Jean-Paul Komon président dudit Conseil, indique que l’instruction vient du Dr Nalova Lyonga, Ministre des Enseignements secondaires.
«Le président du Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques informe la communauté éducative que, suite à une instruction de Mme le Ministre des Enseignements secondaires datée du 17 septembre 2018, il a été demandé à l’éditeur de l’Excellences en Science classe de 5ème de le «retirer du marché et de procéder à une nouvelle édition excluant le module IV intitulé Education à la santé: santé de la reproduction», peut-on lire dans ledit communiqué.
Contrairement à ce que l’opinion pensait, le livre L’excellence en Sciences 5ème reste commercialisé avec le module IV susmentionné. Certains enseignants affirment que dans leurs salles de classe, la solution qu’ils ont trouvée, est d’enlever les pages comportant les cours à l’origine de la polémique. Lesdits cours portent sur les comportements sexuels déviants. Ce qui fait problème et qui est à la cause du rejet de l’ouvrage, c’est l’utilisation de certains mots et la description de certaines pratiques considérés comme tabous dans le terroir. Il s’agit par exemple de la zoophilie, de la sodomie, de l’homosexualité. Ces enseignants s’accompagnent également des illustrations qui participent à activer la polémique.
Le manuel L’excellence en Sciences 5ème a été écrit par un collectif d’auteurs. Charles Ebang l’un desdits auteurs par ailleurs Inspecteur national des sciences, a indiqué qu’il ne comprenait pas la polémique que suscite le contenu qui se trouve dans deux pages du livre de sciences au programme. Invité au programme «Club d’élites», de Vision 4, il a déclaré «il y a les canons de la pédagogie. Le manuel est un guide. Le manuel n’est pas l’enseignement. Si le manuel était l’enseignement, je ne sais pas à quoi serviront les enseignants dans les salles de classe. Alors qu’un monsieur se lève un matin, il prend des extraits, laisse quand même tout le titrage qui oriente la compréhension de la leçon, laisse les activités qui accompagnent le document, ne fait même pas le résumé, ce que l’enfant doit retenir, vraiment disons-nous les vérités, il y a quelque chose. Je suis en train de dire encore que, le manuel dont vous parlez est la mise en œuvre des nouveaux programmes du Cameroun signés par le regretté mémoire Louis Bapès Bapès le 13 août 2014. Je voudrais donc dire à l’opinion qu’il est bel et bien question de dire non aux pratiques culturelles néfastes à la santé de la reproduction».
Pour ce qui est du choix des mots, qu’il est adapté à l’âge des enfants qu’on retrouve aujourd’hui dans les classes de 5ème. La moyenne étant de 10 ans. En sa posture de biologiste, il trouve qu’il faut appeler chaque chose par son nom. «Vous dîtes à un enfant qu’il faut avoir peur du chien et vous lui montrez un chat, tu as vu le chat ? Comment voulez-vous que nous puissions dire à nos enfants que la zoophilie est une mauvaise chose, sans leur dire ce que c’est. Vous voulez quel genre d’enseignement dans ce pays. Les parents s’ils ne le savaient pas ont donné l’occasion à la république d’expliquer les changements qui ont cours actuellement dans le système éducatif camerounais. Sachez que le curriculum validé il y a 3 semaines par le Ministre de l’Education de base pour le primaire contient ces éléments du programme, puis pour la classe du cours élémentaire 2…La culture du 21ème siècle que nos enfants sont en train d’acquérir, avec ou sans nous, est différente de notre culture. Et nous devons cadrer nos enfants», a-t-il ajouté.
Liliane N.