Jules Koum Koum répond à Alain Edgar Mebe Ngo'o.
Monsieur le ministre, J’ai lu avec un intérêt particulier la « lettre » ouverte que vous m’avez adressée sous la signature du “Groupe honneur et fidélité”. Certes, j’ai trouvé le niveau de langue assez approximatif - vous êtes ni journaliste, encore moins littérateur, je vous le concède - mais le fond, quant à lui, aurait mérité d’être mieux organisé.
Je me suis souvent laissé dire que vous étiez un pur produit de l’Enam et, comme tel, votre discours ne devait-il pas respecter la méthode ? Mais je ne vous en voudrais pas d’avoir sacrifié la forme qui, bien souvent, caractérise le style épistolaire que vous avez délibérément choisi pour dégorger votre hargne sur ma modeste personne.
Je comprends, avec du recul, que le dernier dossier publié par notre journal et intitulé «L’équipe Yang au scanner » ait suscité un aussi immense courroux tant chez vos lèches-culs que chez le dauphin de M. Paul Biya que vous prétendez être. D’ailleurs, je me suis permis de relire à haute voix les quelques lignes qui vous ont été consacrées et franchement je n’ai guère trouvé la moindre exagération de propos.
Je dois même vous dire que le collaborateur qui a brossé ce léger portrait a plutôt emprunté à l’euphémisme ses termes les plus doux pour qualifier vos frasques qui – pour tout journaliste aimant les outrances – auraient mérité l’usage du superlatif.... Alain Edgar Mebe Ngo’o, ou le maître des coups bas.
Pour convaincre Paul Biya de vous nommer Mindef, n’avez-vous pas fait attribuer la responsabilité des attaques des banques de Limbe à votre cousin alors que le Dgsn que vous étiez, avait la plus grande part de responsabilité en tant que patron de la sécurité nationale ? Tous les médias à votre solde ont repris en chœur l’essentiel des bulletins d’informations envoyés au chef de l’Etat pour donner à vos renseignements, l’impression d’être exactes. Il en est de même des 21 morts de Bakassi où l’ex Mindef avait été accusé d’en être le commanditaire.
Même si vous me supposez une proximité avec Ze Meka - qu’il est désormais inutile de nier, compte tenu de vos certitudes - je ne saurais cependant être son avocat. Néanmoins je ne peux m’empêcher de penser que s’il était encore ministre de la défense, vos journaux n’auraient guère hésité à lui attribuer la responsabilité de toutes les attaques des pirates survenues à Bakassi depuis le début de cette année. Que dire alors des enlèvements des marins et de la mort récente des cinq éléments du Bir suite à une attaque des pirates ?
Quant à la relation exécrable qui existait entre le colonel Sivan Avi Abraham et vous-même, tous vos médias font aujourd’hui l’économie des soupçons. Aucun des journaux qui accablaient Ze Meka, n’ose envisager l’hypothèse du sabotage de l’hélicoptère où se trouvait le patron du Bir que vous détestiez tant. Pourtant, nul n’ignore que la disparition de ce vaillant officier profite désormais à un seul homme qui cherche désespérément à être le seul dans la confiance de Paul Biya.
Monsieur le ministre, Pouvez-vous nous dire où vous en êtes exactement avec toutes les accusations portées contre Ze Meka ? Vous avez inventé tellement d’histoires depuis que vous l’avez remplacé au ministère de la défense dans le seul but de lui nuire et de le discréditer auprès du chef de l’Etat. Pouvez-vous enfin dire la vérité sur l’affaire des hélicoptères « Gazelle » que le président de la république connait très bien?
Lorsque Ze Meka a été convoqué à la Dgre, juste pour donner des explications sur cette affaire d’hélicoptères « gazelle » que vous ne vouliez pas comprendre, vous avez aussitôt appelé vos amis de la presse dans le but de préparer de grosses « manchettes ». Aussi, a-t-on vu, dès le lendemain, des tirs groupés annonçant que votre pire ennemi avait été mis aux arrêts.
Dans tous les salons privés de Yaoundé vous-auriez affirmé que votre prédécesseur a tellement commis des malversations financières qu’il sera mis aux arrêts avant six mois. Malgré tous vos efforts, vous n’avez rien trouvé qui pourrait compromettre votre frère que vous voulez absolument détruire. Ainsi, l’homme est toujours libre de ses mouvements et cela vous horripile. La plupart des élites de Zoétélé - qui m’ont encouragé à vous répondre - m’ont affirmé que cet homme est votre pire cauchemar. Ce qui explique sans doute la paranoïa que suscite, chez vous, la seule évocation de son nom. Il est désormais clair que même lorsque vos sens vous lâchent, vous voyez toujours la main invisible de Ze Meka. Mais qui est donc cet homme qui vous fait tant peur ?
Docteur en droit public, administrateur civil principal (par voie de concours), inspecteur d’Etat (de fonction), premier membre du gouvernement de Zoetélé en 1992, va-t-on accuser la nature d’avoir fait de lui le premier grand commis d’Etat de votre arrondissement ?
Comment cherchez-vous délibérément à traîner dans la boue un honneur pareil, alors que vous devriez protéger celui dont vous avez toujours profité de la générosité ? S’il est compréhensible que l’aisance du maître insupporte parfois l’élève, en redoublant d’efforts, l’élève ne finit-t-il pas souvent par dépasser le maître ? Mais il est clair que pour votre cas, il vous faudra certainement une autre vie pour présenter une thèse de doctorat...
A propos de votre boulimie financière Monsieur le ministre de la défense, Puisque vous et votre groupe « honneur et fidélité » me présentez comme le directeur de l’intox et de la manip, permettez que je prenne l’opinion nationale à témoin par rapport à votre boulimie financière. Je vous exhorte à me démentir chez n’importe quel confrère et je me ferai alors fort d’apporter des preuves dans l’une de mes prochaines éditions.
De mémoire de Camerounais, quel ministre de la défense sous le Renouveau s’est-il illustré par tant d’affairisme ?
Depuis Sadou Daoudou, Maïkano Abdoulaye, Andze Tsoungui, Abondo Jérôme, Meva’a M’Eboutou, Akame Mfoumou, Menye Me Mve, Amadou Ali, Laurent Esso, Ze Meka, quel épouse de l’un de ces ministres de la défense aura gagné un seul marché au Mindef ? Vous pouvez vérifier dans vos archives, il y en a aucun.
Présenter votre épouse Bernadette, ancienne dactylo à Aes-Sonel de Mvan à Yaoundé, comme une très grande femme d’affaires, en dépit de l’article 66 qui interdit d’affaire toute femme et enfant majeur de ministre, n’est-il pas une insulte à la pauvreté des Camerounais ?
Puisque je suis le directeur de la manipulation et de l’intox, je vous mets au défi de justifier auprès du chef de l’Etat tous les biens que vous avez accumulés en moins d’une dizaine d’années.
La société Prestige Limousine-car de votre épouse
-15 Renault Safrane -10 Renault Express -15 Peugeot 607 -10 Renault Versatis
Vos voitures personnelles
-1 Mercedes 500 Classe S (valeur de 112 millions FCFA environ)
-1 Lexus 430 (95 millions FCFA)
-1 Mercedes classe S nouvelle version (130 millions de FCFA)
-2 Toyota Maxima (90 millions) -2 Land Cruiser (180 millions)
-2 Peugeot 607 (70 millions)
-1 DS Citroën de collection année 1969 (20 millions)
-Ainsi que tout ce que vous offrez à vos enfants
Vos engins de chantier et Btp
-20 camions benne (20 millions/unité -400 millions FCFA)
-3 Bulldozers D7 (130 millions/unité- 390 millions)
- 4 niveleuses (100 millions/unité -400 millions)
- 4 compacteurs (60 millions /unité 240 millions)
-3 pelles chargeuses (80 millions /unité -240 millions)
Vos châteaux et maisons
-Ambassade de Turquie (250 millions)
-Résidence à Odza - refaite par le groupe Confort-house du Libanais Assad (600 millions d’investissement)
- Résidence de Zoétélé ville (350 millions)
- Résidence de Ndeng-Fong - votre village - (500 millions)
-Immeuble d’Ebolowa ville (600 millions)
-Résidence de Sangmelima ville (45O millions)
-2 hôtels grand luxe à Kribi (près d’un milliard de Cfa)
-Des centaines d’hectares de terrain à Yaoundé et Kribi
-1 appartement à Champigny sur Marne (94)
-1 appartement à Aubervilliers (93)
-1 appartement dans le 16è à Paris
- De nombreux investissements en cours au Gabon
-10.000 chaises grand luxe
- 25 tentes réfrigérées de 100 places/unité
- 400 tentes ordinaires
- 40.000 chaises plastiques
-10.000 plats et couverts
-Près de 100.000 verres à eau, champagnes et whisky
Je vous passe vos costumes à 6.000 euros /l’unité, cousus par pape Diouf que vous avez reçu récemment en grande pompe dans votre cabinet lors de son passage au Cameroun lors des obsèques de Joseph Fofé.
Monsieur Alain Edgar Mebe Ngo’o, alias Bébé Dog Comme vous le constatez, l’immeuble Amacam acquis par Ze Meka - que vos thuriféraires ressassent régulièrement - ne serait qu’une peccadille face à tout ce qui vient d’être énuméré ci-dessus. Je suis prêt à répondre partout où besoin sera si tout ce que j’affirme dans cette lettre est inexacte; ou alors je vous ouvre les colonnes de mon journal pour un authentique droit de réponse… et non plus une lettre ouverte anonyme que vous n’avez guère eu le courage de signer.
Bébé Dog, tout le monde sait que vous êtes un homme dangereux Comment un commis d’Etat peut-il devenir multimilliardaire en moins de dix ans ?
Comment un seul homme dans un pays aussi pauvre que le Cameroun peut-il se retrouver à la tête d’une pareille fortune, sans pour autant être inquiété, ni attirer l’attention de l’IGERA ou celle de la CONAC ? Vous affirmez que mon désir est de saboter le cinquantenaire des armées que le chef de l’Etat en personne a présidé à Bamenda. Ce que vous ignorez, c’est que le Président Paul Biya est régulièrement mis au courant de vos frasques. Il sait par exemple que vous avez passé tous les marchés liés aux cérémonies du cinquantenaire des armées à vos entreprises personnelles. Même la restauration sera dirigée par votre belle sœur, Mme Baoro qui s’est tirée avec maestria de l’affaire des détournements au Minesec. Votre belle-sœur sera chargée d’assurer la restauration de près 5.000 personnes, sans oublier les noms fictifs qui seront ajoutés. Si on ne retient que la moyenne pondérée de 20.000 FCFA par personne, cela fait la bagatelle somme de 100.000.000 FCFA. Même si ce n’est pas grand-chose pour vous, c’est toujours bon pour la santé financière du clan.....
A propos de clan, pour éviter toutes fuites possibles d’informations dans la gestion calamiteuse des finances au ministère de la défense, n’avez-vous pas placé un certain Akono (le frère de votre épouse) comme chef de service des marchés. Ainsi, peut-il filtrer et éliminer toutes les entreprises nationales qui ne garantissent pas vos intérêts.
Seuls les Libanais et les Grecs semblent répondre au profil mafieux que vous recherchez. N’avez-vous pas exigé que le marché de réfection de l’aéroport de Bamenda soit passé à vos amis de DECO-CENTRE qui ont déjà travaillé avec vous dans la réfection de votre cabinet où vous avez englouti près de 350 millions de FCFA. Alors que dans certains villages enclavés du Cameroun, à peine 10 millions sont suffisants pour la construction d’une route en terre. En son temps aussi notre journal avait dénoncé la somme astronomique de 750 millions de FCFA destinée à la construction de la tribune du 20 Mai, toujours avec votre architecte préféré, M. Kotto (pourtant inscrit au conseil de discipline de l’ordre national des architectes et interdit de marché public). Sans oublier vos petits amis grecs qui ont choisi d’utiliser du bois blanc, pourtant très bon marché au Cameroun. Même le ministre des finances s’était alarmé de tant de gaspillage. Je n’ose guère imaginer où sont allés les bénéfices.
La même haine viscérale que vous exprimez contre Ze Meka est identique à celle que vous nourrissez désormais contre Essimi Menye parce que le ministre des finances (vous ne prétendrez pas qu’il est l’un de mes proches) - a osé dénoncer votre boulimie. Chaque fois, se voit-il obligé de regarder attentivement vos ordres de dépenses, sans doute parce qu’il y subodore constamment une surfacturation. Le courageux ministre des finances est désormais la cible d’une certaine mafia qui est allée jusqu’à cambrioler son bureau. Malgré tout, l’homme tient bon. MAG-FORCE au cœur de la mafia? A propos de surfacturation, vous m’obligez à reparler de MAG-FORCE que vous présentez comme un fournisseur sérieux. Comment expliquer aux camerounais qu’en temps de crise, vous ayez choisi comme fournisseur des équipements militaires, une entreprise dont les prix sont deux fois plus élevés que ceux des anciens fournisseurs ? Si les équipements militaires répondent aux mêmes normes internationales, seuls les prix peuvent déterminer un choix. Il est de notoriété publique qu’en matière de prix, l’on n’élimine le mieux disant que lorsque certains intérêts ne sont pas garantis. Le choix de MAG-FORCE ne serait donc pas gratuit. D’ailleurs, je comprends fort bien que vous assuriez avec brio sa défense.
Les détails que vous apportez sur cette société n’en disent-ils pas long sur la relation particulière que vous entretenez ? Comment savez-vous qu’au 30 Juin 2008 le chiffre d’affaires de cette entreprise était 13.355.693 euros ? La législation fait-elle obligation à tout fournisseur de donner ces détails ? Comme le diable se cache toujours dans les détails, il n’a guère échappé aux lecteurs le détail important sur le nombre exact des salariés de l’entreprise MAG-FORCE en 2008 (31) et 2009 (26) avec un chiffre d’affaires de 11.364.629 euros. Au vu de ces précisions, je ne peux m’empêcher de penser que cette société que vous dites française vous est assez familière. Ce qui explique sans doute l’agitation de votre conseiller Maxime Mbangue chaque fois qu’il s’est agi d’un règlement au profit de cette entreprise.
A ma connaissance, c’est la première fois qu’un ministre de la défense se donne autant de mal pour le règlement d’un fournisseur. N’avez-vous pas dépêché à Paris avant le 20 Mai dernier votre conseiller Max le terrible que vous avez logé à l’hôtel Meuris, au frais de l’état, pour récupérer un chèque au profit de MAG-FORCE ? Peut-on expliquer autrement qu’une entreprise est en faillite lorsque celle-ci, basée à Paris, est obligé de réescompter ses chèques en Suisse ? Malgré vos efforts de camoufler la vérité, celle-ci finit toujours par éclater. Mes lecteurs qui apprécient toujours la qualité de mes investigations seront pantois de découvrir ci-dessous le niveau de surfacturation de cette entreprise. Procédons à une petite comparaison des prix.
Les tenues de combat : anciens fournisseurs (18.285 FCFA/pièce) ; MAG FORCE (22.350 FCFA/pièce).
Les bérets : anciens fournisseurs (5.452 FCFA/pièce) ; MAG FORCE (8.855 FCFA/pièce) ;
Rangers en cuir : anciens fournisseurs
(20.540 FCFA/pièce) ; MAG-FORCE (24.660 FCFA/pièce).
Sur ces quelques produits sélectionnés, le lecteur constate que près de 4.000 francs Cfa ont été rajoutés à l’unité. Ce qui est énorme, compte tenu du volume des commandes. Prenez par exemple une commande de 30.000 rangers en cuirs, lorsqu’on gagne 4.000 francs sur chaque paire, cela fait exactement 120.000.000 FCFA (cent vingt millions de francs Cfa) pour un seul élément d’une commande. On peut comprendre donc qu’avec un tel pactole on réalise en si peu de temps tout ce qui est énuméré plus haut. Car, comme vous le savez, aucune de vos réalisations ne s’appuie sur un crédit bancaire. Je vous mets au défi de prouver le contraire.
Monsieur Mebe Ngo’o, alias Bébé Dog Comme vous le voyez, les lecteurs ne sont pas idiots. Ils savent qu’un journaliste, fut-il manipulateur, ne peut guère inventer ce genre d’informations en y apportant autant de précisions. Ils doivent simplement être ahuris de constater qu’un homme aussi dangereux que vous, bénéficie de tant d’impunité. Comme on le dit dans votre entourage, Paul Biya vous aurait accordé tous ces passes droits parce que vous auriez neutralisé Titus Edzoa aujourd’hui en prison......
Et tous ceux qui flattaient son égo - comme le fameux “groupe honneur et fidélité” le fait aujourd’hui pour vous – que sont-ils devenus ? Une fois mis aux arrêts, ne l’ont-ils pas aussitôt abandonné à son triste sort ? Je n’ose vous prédire pareille fin. Mais puisque vous me menacez de mort, sachez que le destin d’un homme ne se trouve jamais entre les mains d’un autre homme. Car il vous sera difficile de profiter de toute cette fortune que vous accumuler chaque jour depuis dix ans, tant que nous seront là. Si vous me faites assassiner, ce qui ne me fait pas peur, sachez que ni vous, ni vos enfants, vous n’aurez plus d’existence. Car il y aura toujours des gens qui vous demanderont des comptes.
Monsieur Alain Edgar Mebe Ngo’o, Sachez que je suis un nationaliste dont les grands parents sont morts pour la cause de notre pays. Ma grand-mère fut ligotée et jetée vivante dans la rivière Kellé parce qu’elle avait refusé de trahir les idéaux upécistes. Dans mes veines coule le sang de la liberté et l’argent n’exerce aucun pouvoir sur ma personne.
D’ailleurs, ne l’aviez-vous pas appris à vos dépens, lorsque vous aviez envoyé le colonel Bidja avec une mallette plein de billets de banque, acheter mon silence ? Qu’avais-je répondu à votre patron de la sécurité militaire d’alors ? Que la seule chose que je vous demandais c’était de laisser Anne Ngo Bassanaga, une pauvre femme sans défense, hors de vos batailles de Zoétélé.
Il avait d’ailleurs reconnu devant témoin que vous aviez très mal apprécié cette situation et, surtout, que vous n’aviez pas été bien conseillé. D’avoir pris le parti d’une femme injustement accusée dans la fameuse affaire des tracts, vous-même et vos hommes m’avez aussitôt catalogué. Sachez que le journalisme que j’ai étudié (en Belgique) m’a enseigné dans son module « formation psychologique » que le vrai journaliste est le refuge des bons et la terreur des méchants. Car, si le journaliste peut et doit faire l’apologie des actes positifs, celui-ci ne doit-il pas dénoncer vigoureusement toute atteinte aux droits des plus faibles.
A propos de ma relation avec Rémy Ze Meka Une fois pour toute, sachez que l’ex Mindef et moi-même n’entretenons aucune relation ni d’amitié, encore moins de travail. Pourtant, si j’avais à choisir entre vous deux, je n’hésiterais pas un instant à lui accorder ma préférence.
Car, autant je suis toujours solidaire des gens que l’on « assassine » gratuitement, autant je répugne les manipulateurs de votre espèce. Vous voulez tenir tout le monde en coupe réglée, par le mensonge, parce que vous prétendez être les yeux et les oreilles du chef de l’Etat. Vous n’ignorez certainement pas que beaucoup, avant vous, ont bénéficié de la confiance absolue de Paul Biya ; mais lorsque celui-ci s’est rendu compte que ces collaborateurs tentaient de le manipuler, on sait ce qui est advenu de ces derniers. Il est curieux qu’un homme qui traîne de si bruyantes casseroles intente régulièrement aux autres des procès d’intention.
Je sais que le chef de l’Etat qui aime prendre son temps n’ignore pas que le matériel de sécurité que vous aviez commandé en 2008 (vous étiez alors Dgsn) - et pour lequel des milliards avaient été dépensés - n’a jamais été réceptionné. Où est passé cet argent ? Où sont les voitures détournées à la police que vos proches utilisaient encore il y a quelques mois avec ostentation à Zoétélé ?
Où sont passés ces containers de matériels prétendument achetés avec l’argent de Paul Biya qu’un avion militaire - spécialement mis à votre disposition par votre prédécesseur - devait transporter ? Depuis que vous êtes Mindef, vous avez fait des hélicoptères « gazelle » une fixation quand bien même l’ex Dgre Obelabout vous a donné toutes les informations y afférentes.
Pourtant, lorsque vous commandez des containers de matériels militaires en Chine et régulièrement payés par Essimi Menye, vous ne dites à personne ce qu’est devenue cette commande dont aucune trace n’est encore visible ? Ne somme-nous pas en droit de poser ces questions lorsqu’il s’agit de l’argent de public ? Ce sont là de nouveaux éléments que l’opération épervier devra sans doute exploiter. Voyez-vous, monsieur le futur président de la république, avant de se lancer dans le périlleux exercice des lettres ouvertes, il faut avant toute chose assurer ses arrières. Il n’y a qu’au Cameroun où des personnes aux mœurs délabrées font la morale aux honnêtes gens. N’oubliez pas que le dossier Yves Michel Fotso qui vient de s’ouvrir risque de ne pas vous épargner.
D’après nos informations, la surfacturation des avions avait été de taille lorsque vous étiez Dcc et lui Adg de la Camair.
Le Jeune Observateur a-t-il le droit de ne pas en parler sous prétexte que « la grenade va exploser entre les mains » de son directeur de publication ? C’est mal connaître la détermination du défenseur de la république et des bonnes mœurs que je suis.