Si pour l’un le bilan qu’on pourrait dresser des années au pouvoir du Président de la République est largement positif, pour l’autre rien n’a été fait.
Comme on pouvait s’y attendre, c’est de partout que fusent les analyses portant sur les 36 années de pouvoir du Président Paul Biya. Après l’écoute de son discours qui aura donné aux uns et autres la vision ou faut-il dire ce qui sera la feuille de route des sept prochaines années, les analystes, les hommes politiques de tous les bords, croisent le verbe. Sauf qu’ils ne le conjuguent pas tous au même temps. Le Dr Viviane Biwolé Ondoua universitaire affirme qu’on peut mettre à l’actif du Président réélu pour un autre septennat un bilan positif.
«Le bilan des 36 ans est largement positif. Si on retient les trois aspects du discours fondateur. Au plan de la rigueur, le cadre constitutionnel, légal et réglementaire de l’action de l’Etat a été modernisé. L’offre de rapprochement de l’administration avec les populations s’est même étendue avec la mise en place du cadre légal de la décentralisation. De plus il y a lieu de retenir la lutte déterminée contre la corruption. Quant au développement je dois relever les importantes avancées notamment depuis la libéralisation de l’économie, en ce qui concerne l’augmentation quantitative de la richesse nationale», argumente le Pr Viviane Biwolé Ondoua.
Toutefois l’universitaire admet qu’il y a des points à revoir au cours de ce nouveau septennat. «Le Président Paul Biya est pleinement conscient du ralentissement accusé dans l’accès des populations aux services publics de base notamment l’eau potable, l’électricité etc. En outre trois principaux défis concernant l’élargissement de l’assiette fiscale, la lutte contre l’incivisme dans les affaires et contre la corruption. Il s’agit notamment d’accélérer tous les processus qui ont connu des ralentissements. Ensuite amplifier les résultats dans tous les secteurs, nombreux, où les choses ont bien marché. Par ailleurs il y a le maintien de la paix à l’intérieur et à nos frontières», ajoute-t-elle.
Jean Takougang du Social democratic front (SDF) pense tout le contraire de l’argumentation ci-haut portée par l’universitaire Viviane Biwole Ondoua. Pour lui il n’y a rien à retenir des 36 années au pouvoir de Paul Biya et il ne faut rien espérer du nouveau septennat.
«En 36 ans, quelqu’un n’a rien fait. Il va encore faire quoi aujourd’hui ? Je ne sais pas ce que je peux encore dire aujourd’hui. On n’attend rien. Vous parlez de rigueur, moralisation et développement. Prenons le cas de la prestation de serment qui est l’entrée en fonction. Paul Biya se prêtera à cette exigence mais le paradoxe est qu’il jurera devant le peuple et devant Dieu qu’il va protéger et respecter une Constitution qui en son article 66 lui exige de déclarer ses biens et avoirs avant son entrée en fonction. Paul Biya aurait donc dû en toute logique, déclarer ses biens et avoirs avant sa prestation de serment qui consacre sa prise de service. Il jurera donc de protéger une constitution qu’il a déjà violée dès son entrée en fonction…Une larme pour ceux qui attendent de lui, des miracles pour ce énième septennat de roublardise et de misère pour les camerounais. Il ne va rien faire», argumente-t-il.
Liliane N.