Il s’agit de l’inspecteur de police de premier grade Joseph Désiré Sack et de l'officier de police judiciaire Joël Cyrille Bikoue Nzie. Ils écopent respectivement de quatre ans fermes et trois autres avec sursis…
Tous deux ont été reconnus coupable de « tortures et blessures graves ». Le tribunal les a en outre condamnés par ailleurs à verser comme dommages et intérêts, la somme de 50 millions de FCFA.
Le consortium d'organisations des droits de l'homme, conduit par Mandela Center et qui porte ce dossier contre l'Etat du Cameroun, avait obtenu que soit requis plus de peine que cela et 1 milliard de dommages. Ces Organisations non gouvernementales parlent d’un verdict « inique ». Elles ont interjeté appel de cette décision rendue ce Mercredi, par le tribunal de Grande instance de Bafia.
Le verdict de ce Mercredi a été précédé par plusieurs audiences criminelles dont celle qui, en 2017 avait permis de connaître les faits de « tortures » dans un poste de police ayant eu pour conséquence, l’amputation des membres inférieurs d’Ibrahim Bello, présumé voleur.
A cette époque, l’inspecteur de police de premier grade Joseph Désiré Sack était le chef de poste B de la Brigade de gendarmerie d'Ombessa et l'officier de police judiciaire Joël Cyrille Bikoue Nzie occupait le poste de commandant au sein de la même unité sécuritaire.
C’est une affaire qui a fait couler beaucoup d’encres et de salives
Et, dans la presse, c’est chacun qui y allait selon qu’on ait ou non, été victime un jour d’un coup de vol, ou alors « victime » de brutalités policières. C’est ce qui a incité Christophe Bobiokono, Directeur de publication du journal du monde juridico judicaire Kalara à rétablir les faits.
« M. Bello est entré dans le poste de police en marchant sur ses deux pieds le dimanche 5 février 2017 conduit par la foule qui venait de le frapper sous le contrôle du propriétaire de la voiture, qui a déposé séance tenante une plainte.
Il est parti du poste de police (probablement transporté) le 7 février 2017 “dans un état de santé précaire” (graves plaies et brûlures de second degré sur l’un des bras et sur les deux jambes). J’écris bien « état de santé précaire » en citant les mentions lues dans le registre de la main courante du poste de police.
M. Bello a passé le reste de la journée du 7 février et la nuit suivante à gémir quasiment au bord de la route, en face du poste de police mais sur le côté opposé de la route (précision importante), sans aucun moyen de se faire soigner parce que sans possibilité de se mouvoir. Tous les témoignages sont formels sur ce détail.
C’est un commerçant (une espèce spéciale ayant conservé l’amour de son prochain dans un environnement particulièrement cruel), qui l’a fait transporter au Centre Médical d’Arrondissement (CMA) d’Ombessa, à l’aide d’une brouette, et a payé pour ses premiers soins ».
Nicole Ricci Minyem