La Gambie a donc perdu un grand homme. Le premier président de la Gambie indépendante, Sir Dawda Jawara s’est éteint mardi 27 août, à l'âge de 95 ans, a annoncé l’actuel chef de l‘État gambien, Adama Barrow.
« C'est avec regret que j'ai appris la disparition de l'ancien président Sir Dawda Jawara, décédé à l'âge de 95 ans », a déclaré sur Facebook et Twitter l'actuel chef de l'Etat de ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest, Adama Barrow. « Son décès est en effet une grande perte pour le pays en particulier et pour l’humanité en général », a déploré le président Barrow.
Selon les informations publiées par TV5 Monde, Les funérailles d'Etat de Dawda Jawara se dérouleront jeudi à partir de 16H00 GMT à l'Assemblée nationale. « Les drapeaux seront mis en berne », ont indiqué le ministre de la Pêche, James Gomez, ainsi que la présidence.
Né en 1924, dans une famille mandingue musulmane, à Barajally (centre), Dawada Jawara, avait effectué ses études en Écosse. Il revient dans son pays au début des années 1950 comme vétérinaire et fait ses débuts en politique en 1960 au sein du Parti populaire progressiste.
Sa carrière gouvernementale, commencée comme ministre de l'Education en 1960, s'était poursuivie comme Premier ministre en 1962. Et c'est à ce poste qu'il négocia et proclama en 1965 l'indépendance de la Gambie. Il fonde cinq ans plus tard la République de Gambie et en devient le premier président. Son principal succès aura été d'avoir préservé cette indépendance en refusant l'intégration à son puissant voisin, le Sénégal. Il s'est révélé grand manœuvrier pour résister aux pressions du premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor, en restant jusqu'en 1970 sous la tutelle de la Couronne britannique, qui l'élèvera.
Il ne devait mettre fin à cette tutelle qu'en 1970, lorsque la Gambie est devenue une république. Dawda avait été ensuite élu régulièrement tous les cinq ans, avec une nette majorité, d'abord par l'Assemblée nationale, puis au suffrage universel après la réforme constitutionnelle de 1982. Un an avant cette réforme, son régime, considéré comme l'un des plus démocratiques du continent, avait survécu à un coup d'Etat, grâce à l'intervention de l'armée sénégalaise. Le président Jawara prit alors l'initiative de proposer une confédération à son voisin. Née officiellement en 1982, la Sénégambie sera cependant dissoute sept ans plus tard. En juillet 1994, il avait été finalement renversé lors d'un putsch sans effusion de sang par de jeunes officiers, menés par Yahya Jammeh.
Le président destitué quitte alors son pays pour le Sénégal. Il est célébré et amnistié lors de son retour en Gambie en 2010. Notons ici que, Dawda Jawara était le plus ancien président d'un État africain au moment sa destitution en juillet 1994. Il venait alors de passer plus de 24 années à la tête de la République de Gambie.
Danielle Ngono Efondo
Pour son leadership personnel dans la réalisation du pont « Sénégambie » qui relie la Gambie au Sénégal, Adama Barrow, président de la Gambie s’est vu décerner, mercredi 12 juin à Malabo, en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement le trophée Babacar Ndiaye 2019 d’Africa Road Builders (ARB), édition 2019.
« C’est un grand honneur de recevoir ce trophée au nom de son excellence le président Adama Barrow qui l’accepte humblement en reconnaissance de son travail exceptionnel en matière de route et des transports, et de son leadership personnel ayant permis la réalisation du pont « Senegambia », s’est réjoui Mamburay Njie, ministre gambien des Finances et des Affaires économiques, représentant son chef de l’Etat.
« Ce pont est l’une des plus grandes réalisations de la sous-région. Il est très prometteur pour la connectivité et l’intégration de la Gambie et du Sénégal. C’est également une contribution à l’agenda d’intégration du continent africain. Ses autres effets positifs pour la sous-région sont : une réduction appréciable du temps de déplacement, une cohésion sociale plus renforcée ainsi qu’un meilleur accès au corridor routier Nouaktchott-Dakar-Lagos », a indiqué le ministre Njie.
Représentant de la Banque à cette cérémonie d’ARB, Mike Salawou, chef de division au Département des infrastructures et du développement urbain a adressé ses félicitations au nouveau lauréat, puis apporté un soutien appuyé aux initiateurs de l’événement avant de souligner l’importance à poursuivre les investissements en matière d’infrastructures pour le continent.
« La Banque africaine de développement investit beaucoup dans les infrastructures, mais nous sommes encore loin de nos espérances. C’est en réalisant des projets comme le pont entre la Gambie et le Sénégal que nous y arriverons », a affirmé Salawou.
Véritable symbole d’intégration sous régionale, le pont « Sénégambie », long de 942 mètres, a été inauguré le 24 janvier dernier par le président Adama Barrow et son homologue du Sénégal, Macky Sall. Sa construction a été entièrement financée par la Banque, grâce à une subvention de 88,4 millions de dollars américains à la Gambie et un prêt de 4,4 millions de dollars américains au gouvernement sénégalais.
Initié par The Africa Road Builders (ARB), un forum international de discussion et de distinction des acteurs de la route et des transports en Afrique, le Super prix Babacar Ndiaye récompense le chef de l’Etat dont le pays initie des projets ou des réalisations exceptionnels en matière de développement des routes, des transports et des mobilités.