Il a entre autres prescrit la fouille systématique de ses collaborateurs par les agents de sécurité à leur arrivée à l’immeuble, autant de fois que ceux-ci sortent et/ou rentrent.
L’accès dans les locaux de l’Autorité Portuaire Nationale (APN) est désormais interdit aux employés avant 7 heures, sauf dérogation expresse et écrite du Directeur général. C’est l’une des décisions prises à la suite de la découverte d’objets fétichistes dans les bureaux du 1er étage de l’entreprise, sise au Boulevard du 20 mai à Yaoundé le 14 septembre.
« Suite à la découverte des fétiches dans les bureaux de l’APN au 1er étage, les mesures exceptionnelles d’application immédiate sont prises… » Peut-on lire dans une note signée du Directeur Général de l’APN, le Dr Louis Eboupeke.
Il a ordonné que « Les bureaux du 1er et du 4ème étages) doivent dorénavant être hermétiquement fermés à la fin de la journée de travail, de lundi à vendredi au plus tard à 19H, et les agents de sécurité doivent faire la ronde de leurs étages respectifs afin de s’assurer qu’aucun agent n’est plus au bureau, sauf autorisation du Directeur général ».
Egalement, l’accès a l’immeuble et aux bureaux de l’APN les weekends quel que soit la raison n’est plus autorisé, sauf dérogation écrite du Directeur général.
Enfin, les agents de sécurité désormais postés en duo, l’un d’entre eux devra procéder systématiquement et sans discrimination aucune à la fouille de tous les sacs des agents à leurs arrivés à l’immeuble, autant de fois que ceux-ci sortent et/ou rentrent.
Il faut souligner que le Dr Louis Eboupeke et son adjoint, Pamela Ayuk Eta ont été officiellement installés dans leurs fonctions le 21 mai dernier. Louis Eboupeke a remplacé à ce poste, Josue Youmba décédé des suites d'une maladie.
Avant sa nomination à la tête de l’APN, l’ancien Directeur de recouvrement de la Union Bank of Cameroon (UBC) était Directeur régional Afrique à EFIL World Foundation.
Ariane Foguem
Les femmes du nord fréquentent de plus en plus les marabouts.
Ce n’est pas un phénomène nouveau, force est de constater que le « maraboutage» semble être de plus en plus prisé, particulièrement par la gent féminine dans cette partie du pays. De la ville de Maroua à Garoua, en passant par Ouro Mal Ahmadou. Le phénomène du maraboutage n’est pas qu’une simple réalité. De même, aussi bien à l'Adamaoua, qu’aux deux autres régions septentrionales il « transcende » les frontières régionales. Comme des commis voyageurs, ces « divins » vont de région en région, à la recherche de patients (dont la grande majorité sont les femmes), pour disent-ils « leur venir en aide ». Comment cela est ce possible?
Les propositions de solutions à leurs problèmes. Nous sommes Samedi 24 Février 2019. Il est 16 heures dans le village de Garoua-WINDE. A l’intérieur d’une cour, une mini-villa inachevée est habitée par un jeune-homme. Marié, il est père de trois enfants. Sa cour, selon certaines sources ne désemplit pas. Des “vas” et “viens” de femmes, souvent à deux, elles sont là pour consultations. Pas n’importe laquelle ! Il s’agit en la matière d’occultisme. Des cauris ou encore des écritures coraniques pour certains, du sable et des génies, ou autres objets sacrés pour d’autres, le marabout ne manque pas de « procédés » pour prédire l’avenir qu’il soit meilleur ou pire pour leurs patientes.
Selon certains dires, les marabouts travaillent avec le feu, la terre, l’eau et l’air. Ces quatre forces essentielles et naturelles de la vie en disent bien de choses. Des choses que seuls ces divins peuvent “sentir”, analyser et interpréter avant de conclure de la vie. Certes, les femmes qui fréquentent ces lieux ne cherchent que la paix du cœur et un foyer paisible, où elles sont aimées de leurs conjoints, tout en empêchant ce dernier de « voir » d’autres femmes dehors. D’autres consultent encore les marabouts à la recherche de solutions pour la réussite sociale et professionnelle de leur progéniture.
« Grace à mallam mon fils à trouver du travail, de temps en temps on va vers lui pour les sacrifices», nous indique Fadimatou au quartier Foulberé. Elles le font aussi dans l’espoir de voir prospérer leurs activités génératrices de revenus, les raisons variant selon les objectifs poursuivis de ces «patientes » d’un génie particulier. Contre des prix oscillant entre 2000F et 7000 F CFA, sans compter les dépenses des sacrifices à faire, condition « sine qua non » pour que les vœux soient exhaussés. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ces derniers « se la coulent douce » avec le peu que ces femmes gagnent.
Aussi, même si elles consultent pour leur bien-être, il n’en demeure pas moins qu’elles le fassent parfois pour d’autres fins inavouées. Comme les meurtres et autres sortilèges. « Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi j’avais toujours la malchance, le marabout m’a sorti de l’impasse » souligne Soureya. Les femmes chez les marabouts n’est peut-être pas un mal en soi, mais croire en soi nous semble plus raisonnable.