Bissie et Eyenga, les deux petites sœurs siamoises âgées d'un an, parties du Cameroun, ont été opérées avec succès, ce mercredi, à l’Hôpital Femme-Mère-Enfant de Bron, près de Lyon en France.
Arrivées en France le 1er novembre 2019, avec leur maman Laurel, Bissie et Eyenga, les deux petites sœurs siamoises âgées d'un an, ont été opérées avec succès ce mercredi 13 novembre 2019 à l’Hôpital Femme-Mère-Enfant de Bron, près de Lyon en France, selon Tv5 monde. Elles ont été séparées après près de sept heures passées au bloc opératoire. Les deux enfants étaient suivies par une vingtaine de médecins mobilisés pour la circonstance. Une prouesse médicale rendue possible grâce à une chaîne de solidarité portée par l’Ong la Chaîne de l’Espoir qui s'est occupée du transport, et le soutien de l’Etat camerounais qui a participé au financement.
Avant leur départ du Cameroun, ces deux sœurs nées unies au niveau du foie et de la base du thorax, ont été suivies pendant 10 mois à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (Hgopy), moins équipé pour procéder à leur séparation, sous la conduite du Pr Faustin Mouafo. Ce médecin qui a suivi Laurel et ses filles pendant près d'un an à Yaoundé, a également participé à l’opération en France. « L’Opération s’est déroulée sans souci. Les petites ont effectivement étaient séparées. Il s’agissait globalement de donner à chacune un foie, puisqu’elles étaient reliées au niveau du foie, et de les séparer au niveau de l’abdomen et de leurs reconstruire un ombilic aussi proche possible de la normale, et c’est ce qui a été fait. Nous nous sentons soulager parce que nous venons de passer un cap. Nous attendions cette séparation il y a bientôt plus de dix mois, elle est arrivée. Nous pensons qu’elles vont poursuivre leur surveillance en réanimation et que pour la suite elles vont avoir un avenir meilleur », a affirmé le Pr Faustin Mouafo au micro de TV5 monde.
Initialement prévue pour le 07 novembre, leur opération avait été reportée après la contraction d’« un virus respiratoire » par les jumelles, selon l’Ong la Chaîne de l’Espoir, une association française créée en 1994 qui intervient dans plus de trente pays. Bissie et Eyenga seront suivies en France avant de rejoindre le Cameroun où elles continueront d’être encadrées par l’équipe camerounaise et française. Les deux filles sont nées à Ayos, une commune de la région du Centre. Elles avaient été conduites à leur naissance au Centre Mère et Enfant de la Fondation Chantal Biya qui les a référées à l'Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé.
Marie MGUE
La délégation conduite par Habissou Bidoung Mkpatt, secrétaire générale de la Fondation, a remis un don constitué de lits d’hospitalisation, matelas, tables, draps, moustiquaires, coffres de rangement et denrées alimentaires, entre autres.
« Cet élan de cœur, qui fait partie de la réponse positive de la présidente-fondatrice de la FCB, Chantal Biya, épouse du président de la République, au ministère des Affaires sociales, s’inscrit dans le cadre du plan stratégique de modernisation de l’ICE Betamba », commente le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune.
« C’est l’occasion pour nous d’exprimer notre profonde gratitude et notre reconnaissance à la première dame qui une fois de plus a montré son humanisme, sa passion à œuvrer pour l’amélioration des conditions de vie des personnes socialement vulnérables », a indiqué Pauline Irène Nguéné dans les colonnes du journal.
Selon le membre du gouvernement, « aujourd'hui, c’est un autre pan. Après les orphelins, les enfants sourds-muets, nous avons les enfants inadaptés sociaux, des enfants en conflit avec la loi, des enfants délinquants. C’est très important pour nous, ça nous galvanise et je pense que c’est l’occasion aussi pour susciter l’intérêt des autres partenaires ».
A en croire Cameroon Tribune, l’Institution camerounaise de l’enfance (ICE) de Betamba qui compte à ce jour 30 pensionnaires, avait un problème de modernisation. C’est pourquoi, un plan de réhabilitation et de rénovation complète des infrastructures et équipements ainsi que la révision de la structure technico pédagogique ont été mis sur pied.
En plus de l’unité de santé moderne qui sera ouverte aussi bien aux pensionnaires qu’aux populations de la communauté, l’institution est aujourd'hui dotée d’une salle polyvalente, d’un atelier de menuiserie, d’un dortoir appelé "Pavillon des agneaux", et de certaines salles de classes.
Pour ce qui reste à faire, «nous avons démarré les travaux de réhabilitation. Le pavillon des brebis sera terminé d’ici le mois de juin. La construction d’un bloc de trois salles de classe, la réhabilitation de l’atelier maçonnerie, vannerie et la construction d’un bloc administratif R+1 seront achevés au mois d’octobre 2019», a expliqué le Colonel Jackson Kamgaing, directeur du Génie militaire en charge des travaux.
Les travaux de réhabilitation du Centre qui s’étend sur une superficie de 104 hectares, sont évalués à plus de deux milliards de FCFA, pour un délai d’exécution estimé à 36 mois.
Otric N.