Selon les premières informations puisées à bonnes sources, à l’issue des négociations triparties prescrites par le ministre du Travail, Grégoire Owona, des employés ont barricadé certains bureaux et observent un mouvement de grève depuis le 15 juillet dernier provoquant l'intervention des forces de l’ordre.
Un mouvement d’humeur signifié au ministre du Travail et de la Sécurité sociale le même jour. Le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (STC), Célestin Bama écrit à Grégoire Owona : « Nous avons l’insigne honneur de vous saisir en urgence, afin de vous informer que depuis ce matin à 6h-30, Sosucam SA connaît un mouvement d’humeur de ses 250 travailleurs licenciés du fait de la ré-capacitation de l’entreprise ».
Dans sa correspondance adressée au Ministre, le SG du STC justifie : « En effet, après lecture du protocole d’accord encadrant le licenciement des travailleurs à la Société sucrière du Cameroun, signé le 13 juillet 2021 par la Commission tripartite mise sur pied par vos soins le 22 juin 2021, afin d’étudier les conditions de licenciement des travailleurs de la Sosucam, les travailleurs licenciés ont relevé pour le déplorer, que le top management, qui reconnaît par ses écrits que le licenciement est dû à une restructuration, n’a adhéré à aucune prise en compte de l’article 40 du Code travail (qui prescrit des dédommagements en cas de licenciements économiques). En sus, 79 travailleurs des 250, qui avaient refusé de signer le protocole d’accord contraignant imposé par la Sosucam, n’ont pas reçu l’octroi de tout ce qui a été arrêté et validé par la Commission tripartite. Ce qui a encore jeté de l’huile au feu ce matin ».
Les grévistes, ex-employés de la Société sucrière du Cameroun posent un certain nombre de revendications. Hormis le paiement intégral des salaires du mois de juin 2021, ils exigent des indemnités de fin de carrière non imposable et de préavis ; des dommages pour rupture brutale de contrat (un mois de salaire multiplié par le nombre d’années restant à travailler) ; de même que des primes de déménagement, de réinsertion sociale (12 mois de salaire de base échelonnée), de bonne séparation, de congé annuel, de fin de campagne et du 13ème mois. « Les anciennetés n’ont pas été prises dans les propositions de paiement des indemnités », relèvent également les grévistes, qui menacent d'ailleurs de saisir la justice pour « licenciement abusif ».
Il ne s’agit aucunement de « licenciement économique » mais d’une « ré-capacitation » ou « redéploiement » de l’entreprise qui a connu des « insuffisances professionnelles » du fait des employés licenciés, renseigne le top management de l'entreprise qui se préserve de commenter la décision des grévistes se saisir la justice.
Innocent D H