Ils étaient encore nombreux, ces habitants de Dizangué, une commune située dans le département de la Sanaga-Maritime, région camerounaise du Littoral qui vivaient sans acte de naissance, encore moins de carte nationale d’identité. Des documents pourtant indispensables pour leur état civil. Pour remédier à cette situation, le Sous-préfet de Dizangué, Jean-Jacques Nsang Ekonde, a initié l’Opération jugement supplétif, établissement des actes de naissance et cartes nationales d’identité, pour permettre à cette population, de régulariser leur situation. Depuis Juin 2018, cette opération a permis d’établir plus de 1000 cartes nationales d’identité et 1300 actes de naissance. « Jouissant de notre qualité de président de tribunal de premier degré, nous avons mis à contribution les autres, pour organiser l’Opération jugement supplétif, établissement des actes de naissance et cartes nationales d’identité », souligne le Sous-préfet au micro de la Crtv Littoral.
Pour permettre à un grand nombre de personnes qui ne disposaient pas de ces précieux documents d’être enrôler dans le processus, des facilités leurs ont été accordées. « Nous avons reçu un kit immédiatement au niveau de l’arrondissement de Dizangué et un poste d’identification qui a été redynamisé », relève Jean-Jacques Nsang Ekonde. Un dispositif qui a permis de toucher un plus grand nombre de la population. Cette opération avait également pour but de sensibiliser les populations sur la nécessité de disposer de ces documents.
L’établissement des actes de naissance au Cameroun est régi par l’ordonnance 81-02 du 29 juin 1981. D ‘après cette ordonnance, la mère, le père de l’enfant ou toute autre personne ayant assisté à la naissance peut déclarer la naissance de l’enfant, dans la mairie territorialement compétente, dans les 30 jours suivant la naissance. Ce qui n’est pas généralement pas le cas, principalement dans les zones rurales. A son article 33, cette ordonnance stipule que lorsque la naissance n’a pas été déclarée dans le délai de trois mois, elle ne peut être enregistrée par l’officier d’état civil qu’en vertu du jugement rendu par le tribunal compétent.
Marie MGUE