La mort d’Idrissa Barry porte à 29 au moins, le nombre de manifestants tués depuis le début de cette vague de protestation contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé.
Le collégien de 15 ans a été tué par balle il y a quelques heures à Conakry lors des conflits entre les contestataires et les forces de l’ordre. Les affrontements de ce Jeudi ont par ailleurs coûté la vie à un gendarme.
« Mon frère est décédé des suites d’une blessure par balle dans la poitrine, tiré par un agent des forces de l’ordre qui l’a directement visé », a déclaré un membre proche de la victime qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, selon nos confrères des médias étrangers.
D'autres victimes
Les membres du Front national pour la Défense de la Constitution collectif (FNDC) dans un document publié ce Jeudi « dénonce la répression sauvage des forces de maintien de l’ordre qui ont tué par balle le jeune homme et fait plusieurs blessés… Un responsable de la police a pour le moment indiqué ne pas être en mesure de confirmer ou d’infirmer cette information.
Radicalisation
Il faut relever que de nombreux partis de l’opposition se sont engagés au sein du Front national pour la Défense de la Constitution (FNDC). Dans ce groupe, on trouve également des membres des syndicats et ceux de la société civile. Tous se sont lancés depuis plusieurs mois, dans des manifestations qui ont pour seule finalité le départ du Président Alpha Conde, qui ambitionne de postuler un autre mandat à la tête de ce pays de l’Afrique de l’Ouest.
Une appétence qui n’est pas du goût de ses concitoyens qui l’ont relevé dans un document rendu public ce Jeudi. Ils ont saisi cette opportunité pour condamner l’agressivité à laquelle sont confrontés les manifestants et ont réaffirmé leur engagement à poursuivre sur la même lancée, si rien n’est fait pour empêcher ce qu’ils ont nommé « Putsch Constitutionnel » : « Rien n’arrêtera ce noble combat engagé contre le clan des mafieux qui dirige notre pays et qui dilapide nos ressources en maintenant les populations dans la misère, tout en voulant compromettre l’espoir d’une alternance démocratique en Guinée… ».
La Guinée a rendez vous avec l’histoire le 1er Mars prochain. C’est ce jour que va se tenir un référendum sur le projet de nouvelle Constitution, en même temps que des élections législatives.
Si le nouveau texte maintient la limite de deux mandats présidentiels, l’opposition soupçonne que son adoption serve au Président de la république Alpha Condé, aujourd’hui âgé de 81 ans, de rempiler même si au début de cette semaine, il a ouvert la porte à une candidature autre que la sienne, affirmant que c’est son parti « qui décidera ».
Nicole Ricci Minyem