Selon nos confrères 20 Minutes Monde, les feux de forêts ne sont toujours pas terminés, cependant, des tempêtes de poussière et des averses de grêles se sont abattues dimanche soir et ce lundi dans différentes régions de l’Est du pays, constituant de nouveaux défis dans des zones déjà sinistrées par les incendies.
Dimanche soir, une averse d’énormes grêlons s’est abattue sur la ville de Melbourne, capitale du Victoria (sud). Certaines parties de cet Etat du sud du pays ont également été douchées par d’intenses précipitations, perturbant le déroulement de l’Open d’Australie de tennis.
Les feux de forêts se produisent chaque année en Australie, mais la saison des incendies a été particulièrement précoce et intense cette fois, en raison d’une sécheresse prolongée dans l’immense île-continent. Les terres qui ont brûlé depuis Septembre 2019 forment ensemble une superficie plus grande que le Portugal. En plus d’avoir détruit plus de 2.000 maisons, les incendies ont également fait au moins 29 morts. La crise est aussi écologique puisque les chercheurs estiment qu’un milliard d’animaux pourraient avoir péri.
De spectaculaires images filmées pendant le week-end dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud montraient la progression d’un gigantesque mur de poussière sur des localités de l’arrière-pays (Outback). Des habitants ont décrit l’obscurité se faisant en pleine journée. « Nous sommes habitués à devoir ramasser en vitesse le linge, à éteindre les clim et à fermer portes et fenêtres avant l’arrivée d’une tempête de poussière », a raconté Ashleigh Hull, dans la ville de Dubbo. Mais cette tempête était « beaucoup plus spectaculaire », a-t-elle poursuivi. « Honnêtement, c’était comme dans un film apocalyptique, une énorme vague qui arrive, vraiment impressionnante, mais je préférerais qu’elle apporte de la pluie et pas de la poussière », a-t-elle dit.
Canberra a aussi été le théâtre d’une violente averse de grêle qui a arraché des branches d’arbres. Les services d’urgence ont demandé aux gens de mettre leurs voitures à l’abri et de ne pas les laisser sous les arbres ou les lignes électriques. Le Bureau de météorologie a exhorté les habitants du sud-est de la Nouvelle-Galles du Sud à se préparer à l’arrivée de la tempête. « De violents orages risquent de faire des dégâts, des vents destructeurs, parfois d’énormes grêlons et de fortes précipitations susceptibles d’entraîner des crues soudaines dans les prochaines heures », a indiqué le Bureau.
Dans l’Etat du Victoria, où des feux brûlent toujours, les précipitations de la nuit ont été accueillies avec soulagement, mais les autorités ont aussi mis en garde contre les risques accompagnant ces fortes pluies, notamment la possibilité de glissements de terrain. Elles ont également observé qu’en dépit de ces précipitations, la saison des feux de forêt était loin d’être terminée.
N.R.M
A cause de la sécheresse, les animaux en quête d’eau, constituent désormais une menace pour les populations, de même que pour les réserves aménagées à l’intérieur du pays pour car, ils cherchent à s’abreuver
Des responsables locaux de l’Etat d’Australie-méridionale affirment que « des snipers vont abattre depuis des hélicoptères, 10.000 dromadaires sauvages ; troupeaux extrêmement importants, en quête d’eau et de nourriture, menacent les réserves de ces villages, en plus de provoquer des dégâts et de constituer un danger pour les automobilistes… ».
L’immense île-continent a vécu en 2019 son année la plus chaude et sèche, ce qui a non seulement entraîné de dramatiques feux de forêt qui font toujours rage dans certaines régions, mais aussi des pénuries d’eau dans nombre de localités. Cette campagne d’abattage de cinq jours va être conduite dans les territoires de l’Anangu Pitjantjatjara Yankunytjatjara (APY), vaste zone d’administration locale (LGA) gérée par les aborigènes dans l’extrême nord-ouest de l’Australie-méridionale. Il s’agit de la première opération du genre dans cet Etat.
Des animaux importés
Le ministère de l’Environnement de l’Etat, qui soutient cet abattage, a expliqué que la sécheresse posait aussi « de graves questions de bien-être animal » car nombre de bêtes sont mortes de soif ou se sont blessées entre elles en se précipitant vers des points d’eau. « Dans certains cas, des carcasses d’animaux morts ont contaminé d’importantes sources d’eau et des sites culturels », a dit une porte-parole du ministère.
Les dromadaires ont été introduits en Australie dans les années 1840 par les colons, qui les utilisaient pour l’exploration ou pour transporter des marchandises et des biens, avant la construction de lignes de chemin de fer. Environ 20.000 bêtes furent importées d’Inde en une soixantaine d’années. Evoluant en liberté dans l’arrière-pays (l’Outback) et sans prédateur naturel, ils se sont reproduits et sont considérés comme un nuisible qui contamine les sources d’eau et met en péril des zones fragiles ainsi que la faune et la flore indigènes.
La chaîne publique ABC rapporte que les dromadaires seraient abattus loin des villages et que leurs cadavres seraient brûlés. Le nombre de dromadaires a fluctué au fil des décennies. Estimée à un million dans les années 2000, la population avait diminué d’un quart à la fin de cette décennie en raison de la sècheresse qui avait tari plusieurs points d’eau. Les autorités avaient mis en place en 2009 un programme de gestion des dromadaires sauvages et la population avait été ramenée en 2013 à 300.000 individus, après des abattages massifs réalisés, déjà, depuis des hélicoptères, sur une région de plus de trois millions de km2.
N.R.M
Après un week-end désastreux, l’Australie, toujours en lutte contre plus d’une centaine d’incendies dans trois Etats différents, a fait appel à des réservistes de l’armée.
Le gouvernement a décidé la plus importante mobilisation de réservistes de l’armée, avec l’appel de 3.000 personnes qui sont déployées depuis les premières heures de la matinée, sur la côte. Leur mission est d’aider les équipes d’urgence à évaluer les dégâts, de rétablir l’électricité ou de distribuer de l’aide alimentaire ou du carburant aux zones affectées.
Par ailleurs, les pompiers australiens, épaulés par des renforts venus des Etats-Unis et du Canada, espèrent toujours profiter de quelques précipitations et d’une baisse relative des températures pour s’attaquer à des feux échappant à tout contrôle, avant que le mercure ne remonte à nouveau dans les prochains jours.
Sur les vidéos, on voit de vastes étendues boisées qui laissent place à un paysage de cendres. Outre les nombreuses évacuations réalisées en urgence, les autorités doivent aussi gérer l’impact sanitaire, dans les grandes villes comme Melbourne ou Canberra ou dans les zones proches des incendies, de ces fumées susceptibles de provoquer des difficultés respiratoires.
La contribution de la France
Dimanche dernier, Emmanuel Macron a annoncé avoir proposé « une aide opérationnelle immédiate de la France à l’Australie, pour lutter contre les incendies qui ravagent le pays et qui ont fait des dizaines de morts. Solidarité avec le peuple australien face aux incendies qui ravagent leur pays », écrit le président de la République dans deux tweets en français et en anglais.
« Ce matin, j’ai appelé le Premier ministre australien, Scott Morrison, pour offrir notre aide opérationnelle immédiate pour lutter contre les feux, protéger la population et préserver la biodiversité », précise-t-il.
Une vingt-quatrième victime en plus des pertes matérielles
Les autorités australiennes ont indiqué le 5 Janvier dernier, que les feux de forêt d’une ampleur sans précédent qui dévastent des régions entières du pays depuis plusieurs mois ont fait une 24ème victime et des dégâts considérables : « Des centaines de propriétés ont été détruites et un homme est mort samedi, durant l’une des pires journées depuis le début des incendies… ». Des mesures ont été prises afin que les victimes et les personnes qui sont dans les zones sinistrées puissent rester en contact avec les pools d’urgence installées dans toutes les villes et autres points névralgiques.
Depuis septembre, les incendies en Australie ont ravagé au total près de huit millions d’hectares dans tout le pays, une surface équivalente à celle de l’Irlande.
N.R.M