Trois passagers voyageant dans un car reliant Dori à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, ont été tués mardi. Leur bus a été arrêté, à 12 kilomètres du chef-lieu de la province, par des hommes armés qui ont abattu sommairement trois jeunes hommes. Selon des sources locales.
« Un car d'une compagnie de transport en commun a été intercepté dans le village de Liki (10 km au nord d'Arbinda) mardi vers 13h00 par un groupe d'individus armés qui a abattu quatre passagers, après avoir procédé à un +contrôle d'identité », a expliqué une autorité locale jointe à Arbinda.
« Les trois personnes abattues sont membres de la même communauté ethnique ‘foulfé’ », a indiqué la même source à l'AFP, précisant que les autres occupants, peuls, du bus ont été relâchés. « Il s'agit vraisemblablement de membres de groupes armés terroristes qui écument la région », a estimé la même source, précisant que les assaillants ont opéré à bord de motocyclettes.
En effet, quand il quitte Dori pour rejoindre Arbinda, le bus est plein. C'est au niveau du village de Niki que plusieurs hommes armés arrêtent le véhicule. Ils montent à bord, contrôlent les identités des passagers et font descendre quatre jeunes hommes. L'un d'entre eux s'échappe, les trois autres sont exécutés. Les assaillants libèrent ensuite le bus et le reste des passagers après avoir retiré tous leurs téléphones et leurs biens, laissant sur place les corps des personnes tuées. L'identité des trois victimes reste encore inconnue. Mais selon certaines informations, toutes les personnes assassinées sont des habitants de la commune d’Arbinda.
Par ailleurs, un autre bus qui transportait des marchandises a été incendié avec son contenu, notamment des cigarettes, après avoir retiré les sommes d’argent en possession du conducteur et son apprenti.
Si les intentions des assaillants ne sont pas encore claires, certaines sources sur place estiment que ces assassinats sont des représailles liées aux violences communautaires du village d'Hamkane, au début du mois. Un leader religieux et sa famille avaient été assassinés par des hommes armés. En représailles, les habitants s'en étaient pris aux villages peuls alentour, faisant une trentaine de victimes. « La situation est devenue catastrophique, » explique un éleveur de la région. « Chacun se regarde en chiens de faïence. Il suffit d'une étincelle et les forces de sécurité ne sont pas là », se désole-t-il.
Source : RFI