Au terme d’une réunion tenue ce dimanche dans la cité capitale économique camerounaise, Adrien Bechonnet qui avait au préalable réfuté les accusations portées contre Total, s’est finalement rétracté en pointant un doigt accusateur contre la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp).
Une sortie jugée inappropriée par les associations de consommateurs qui ont pourtant pris part aux assises organisées à l’immeuble siège de l’entreprise française : « Le Dg n’a pas souhaité nous rencontrer. Après la réunion de crise, l’un de ses collaborateurs, un haut cadre à Total, nous a dit que nous serons contactés avant la fin de la journée mais à l’heure où je vous parle, rien. L’une de nos sources internes nous a par ailleurs révélé que le Directeur Général pourrait se déplacer à la fin de a journée… », témoigne Francis Hervé Eyalla Saba, président exécutif national du Réseau National des Consommateurs.
Même les Hommes des médias n’ont pu obtenir la moindre interview et pourtant, quelques heures après la découverte du carburant frelaté à la station service Total de Dibamba et la décision prise par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, en mission à Douala en début de week end, Adrien Bechonnet n’a pas fait preuve de cette retenue et a affirmé sans ambages qu’il s’agit d’une rumeur ou alors si les allégations s’avèrent réelles, il faut poser des questions ailleurs : « Selon une première hypothèse, la livraison en produits blancs du matin, chargés à la Scdp, par un de nos transporteurs, contenait de l’eau qui aurait contaminé le gazole et serait la cause de cet incident. Il est donc important de voir ce qui s’est passé, Total ne vend pas du carburant frelaté ».
Un avis remis en cause par Francis Hervé Eyalla Saba : « si cela est vrai, d’autres cas de même type seraient signalés sur l’ensemble du territoire national de la République et chez tous les autres marketeurs, ce qui n’est pas le cas… ».
Sans tenir compte de la réaction des consommateurs, encore moins de celle du ministre qui a instruit le respect strict des procédures de contrôle des produits pétroliers dans toutes les stations du Cameroun, avec l’intensification des contrôles de qualité ainsi que la fermeture pour besoin d’enquête de la station Total de Dibamba, Adrien Bechonnet aurait fait enlever les scellés. Ceux qui ont fait le tour sur les lieux quelques heures plus tard ont remarqué que les employés sont à leur poste de travail et continuent d’assurer le service.
Suite aux accusations portées contre l’institution qu’elle dirige, Véronique Moampea Mbio ne s’est pas encore prononcée et, les consommateurs qui sont les premières victimes de ce carburant frelaté, qu’ils achètent pourtant cher, espèrent avoir dans les prochaines heures, les résultats de l’enquête ordonnée par le ministre de l’Eau et de l’Energie.
Nicole Ricci Minyem