C’est la principale interrogation à laquelle les organisateurs du premier forum National de l’Inclusion Financière vont tenter d’apporter une réponse, au cours des assises qui s’ouvrent ce Mardi à Yaoundé, sous le thème : Réussir la Transformation Numérique du Secteur Bancaire et des Services Financiers au Cameroun
Contexte
La révolution numérique est en marche et n’épargne aucun secteur stratégique de l’économie. La finance technologique et numérique ou Fintech de ces quinze dernières années, a profondément modifié et transformé le secteur bancaire et des services financiers tout en créant des emplois nouveaux.
L’Afrique n’est pas en reste et a innove à l’instar du Kenya ou cette transformation a déjà permis l’inclusion et la bancarisation de 82% de la population (38.5 millions) qui utilisent les services bancaires mobiles et en ligne d’une valeur qui représente 75 % du PIB.
Au niveau du Cameroun, l’impact numérique des services financiers entraîne d’ores et déjà des mutations perceptibles et majeures en moins de 05 années qui va du mode et moyens de transferts financiers à l’inclusion financière d’une importante frange de la population jadis non bancarisée. La 10eme session du Cameroon Business Forum (CBF) qui s’est tenue à Douala le 18 mars 2019 a d’ailleurs relevé que l’introduction des TIC à l’économie camerounaise a facilité et accéléré la dématérialisation des procédures tout en contribuant à un gain d’efficience, d’efficacité et de revenus pour les administrations publiques, notamment la collecte des impôts et taxes douaniers.
Le Cameroun avec plus de 9.5 millions d’utilisateurs de mobile money représente 51% des transactions de monnaie électronique en zone CEMAC, soit 2400 milliards de FCFA, a un fort potentiel de marges de progression dans ce secteur de l’économie numérique dont a rappelé le Président Paul Biya, dans l’adresse à la Nation du 31 décembre 2015 l’impératif de rattraper le retard. Celle-ci est un véritable accélérateur de croissance.
Qui va y prendre part ?
Le Forum sur l’inclusion financière est une plateforme qui va réunir : les régulateurs des banques et services financiers de la CEMAC (BEAC, COBAC, GABAC), les décideurs du secteur public que sont les Ministres des Finances et celui des Postes et Télécommunications ainsi que l’ensemble des Directeurs Généraux des opérateurs de téléphonie mobile, banques commerciales, assurances et entreprises de transferts de fonds pour un formuler un Agenda 2019-2015 des Grandes Opportunités pour étendre l’inclusion financière des secteurs économiques et des ménages.
Objectifs
Premier Forum National de l’Inclusion Financière à faciliter les échanges sur les stratégies de transformation numérique des banques et services financiers, afin d’accroître l’inclusion financière dans un secteur où 60% des Camerounais restent encore non bancarisés. Il va par ailleurs permettre l’identification des problématiques, qui limitent la diversification des services bancaires et financiers mobiles que seuls l’Etat, les opérateurs de télécommunications, les banques et les entreprises de services financiers sont capable d’offrir.
Programme
Les travaux, organisés autour des ateliers thématiques, seront l’occasion de lever les obstacles et de répondre à la principale problématique : L’accélération de l’inclusion financière et transformation digitale des banques et services financiers.
Les participants vont donc réfléchir autour des questions telles que :
Quels sont les bénéfices économiques de la transformation numérique du secteur bancaire et des services financiers pour l’État, les entreprises et les ménages ?
Quels avantages tirer des innovations numériques et TIC pour une transformation efficiente du secteur bancaire et des services financiers ?
Quelle stratégie d’inclusion financière le Cameroun doit il adopter pour capter les flux des transactions financières informelles ?
Quels coûts et services bancaires et financiers doivent être en adéquation avec l’offre des banques, opérateurs de téléphonie mobile et services financiers pour capter le flux des populations à faible revenus ?
Quelle densité des réseaux financiers et bancaires mobiles doit être augmentée pour pénétrer les zones rurales ?
Quelle réglementation doit être mise en place pour assurer la sécurité, la compétition, l’expansion et la fiabilité des transactions financières ?
Quels rôles les institutions, les opérateurs de téléphonie mobile, les banques et acteurs de services financiers doivent ils jouer pour accélérer la convergence des systèmes et l’inclusion financière ?
Résultats attendus
Dans le rapport final des recommandations et propositions, l’on attend notamment des pistes à explorer afin - de Contribuer à la stratégie nationale d’inclusion financière au Cameroun en cours d’élaboration - Un plan d’actions prioritaires 2019-2025 par l’État, banques, micro finances, operateurs de téléphonie mobile, agences de transferts de fonds et assurances – la Mise sur pied d’une plateforme de concertation publique privé qui regroupe toutes les parties prenantes de l’inclusion financière – la Distinction des prix d’inclusion financière aux acteurs innovants.
Nicole Ricci Minyem