La nouvelle est tombée ce mercredi matin, près de 32 jeunes camerounais enlevés pour une destination qui reste jusqu’ici inconnue. Aucune précision à cette heure sur les circonstances de cet enlèvement. Les premières sources en effet, non officielles privilégieraient la piste séparatiste. Les apprenants auraient été kidnappés hier par un groupe d'hommes armés non identifiés alors qu'ils se trouvaient devant leur établissement. Pour l'heure, aucune nouvelle des 32 otages.
Sachant que ce n’est pas la première fois que ces enlèvements surviennent dans ces zones, on se demande bien si les populations sont suffisamment protégées dans la zone de conflit. Comment comprendre que dans une partie de territoire autant militarisée que les alentours de Buea puisse voir 32 jeunes enfants être enlevés et déplacés dans la région sans laisser de traces au moment où se déroulent les épreuves du probatoire de l'enseignement général sur l'ensemble du territoire national.
Un enlèvement qui n’est pas de nature à installer un climat de sérénité en cette veille de dialogue instiguée par les religieux et certains membres du gouvernement. Une situation qui démontre s’il en était encore besoin que cette crise à donner de l’allant à de multiples groupes de bandits qui n’ont rien à voir avec les contestations des séparatistes. Des bandes armées qui profitent du vent de la sécession pour semer la tempête de la discorde et du grand banditisme.
Car comment comprendre que des personnes qui disent lutter pour l’émancipation d’un territoire et donc de sa population, s’adonnent aussi régulièrement à des actes d’enlèvements envers ces populations qu’ils disent défendre ? Des enlèvements dont les demandes de rançons seront une fois de plus adressées aux membres de la communauté qu’ils prétendent protéger. Des familles appauvries, démunies par le conflit. Visiblement, cette crise n’est plus une simple crise d’identité comme on veut nous le faire croire.
On ne saurait vouloir une chose et son contraire. Les sécessionnistes se disent prêts à s’asseoir sur la table de discussion. Mais telle que les choses se présentent, il faudrait bien se demander avec qui va-t-on discuter réellement ? D’où la nécessité pour ces séparatistes de faire le ménage dans leurs rangs. Il est question pour eux aujourd’hui de s’organiser et de cesser ces actes de banditismes sur leurs propres populations s’ils veulent continuer de maintenir un soupçon de crédibilité. Puisqu’à cette allure, même les séparatistes seront incapables de donner un quelconque mots d’ordre de cesser le feu.
Stéphane NZESSEU