Les cas de varioles du singe se multiplient dans le monde, de quoi faire émerger les premières rumeurs et théories sur l’origine de la maladie.
Si les traces d’un adénovirus de chimpanzé ont été trouvées dans le vaccin Astrazeneca, certains accusent les vaccins anti - Covid d’être à l’origine des cas de variole du singe. Une interprétation totalement fausse.
Plus de 200 cas de variole du singe sont confirmés dans le monde. Sept ont été recensés en France et un en Occitanie. Avec ces nouvelles contaminations survenant au lendemain de l'épidémie de Covid-19, des utilisateurs des réseaux sociaux établissent un lien entre les deux maladies: selon eux, le responsable des contaminations à la "monkeypox" ne serait autre que le vaccin contre le Covid - 19 qui contiendrait des substances suspectes. Le sérum d'Astrazeneca, par exemple, contient un adénovirus de chimpanzé dans sa liste d'ingrédients. Est-il coupable ? Décryptage.
Des liens entre la variole du singe et le Covid - 19?
À l’origine de cette corrélation entre le vaccin du covid-19 et la variole du singe, un lanceur d'alerte chinois du nom de Miles Guo. "La monkeypox est à 100 % causée par les vaccins anti-covid. La variole du singe n'est qu'une excuse" a-t-il affirmé dans une vidéo devenue virale sur Twitter.
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a fait un point pour démonter cette fausse information : "De nombreuses rumeurs et fausses informations se propagent déjà sur Internet, notamment concernant un possible lien entre la maladie et les vaccins anti-Covid qui utilisent un adénovirus de chimpanzé comme vecteur viral. Ce lien n’est absolument pas fondé" précise l'institut.
Aucun rapport entre les deux virus
Mode de transmission, symptômes, durée de la maladie, la variole du singe est encore à l'étude. Mais sur cette question, les professionnels de santé ont déjà tranché. Dans un article paru sur Doctissimo, le docteur Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l'Hôtel-Dieu de Paris, a tenu à rassurer les plus inquiets : "C’est une fake news. La variole du chimpanzé n'a rien à voir avec le coronavirus. Développer un vaccin avec des adénovirus est plus que classique".
Ce n'est donc pas parce que des traces d'un adénovirus de chimpanzé ont été trouvées dans la composition du vaccin Astrazeneca qu'il transmet la variole du singe. "Le vaccin à adénovirus consiste à utiliser un virus inoffensif comme vecteur. Celui-ci sert de moyen de transport à un fragment de l’ADN du coronavirus", précise l'article sur Doctissimo.
L'INSERM a fini d'enfoncer le clou en soulignant la différence entre un "adénovirus" et un "poxvirus" : "Ce virus (la variole du singe) fait partie de la famille des poxvirus et non des adénovirus".