Durant les heures de gloire de la maladie à corona virus, le gouvernement avait mis un accent au respect des mesures barrières dont l’interdiction des surcharges dans les taxis de ville et les transports interurbains.
Carrefour Nelson Mandela ce matin (nom de re-baptême du célèbre carrefour ELF à Douala), il est bientôt huit heures, et c’est une heure de pointe pour les transporteurs. Car ils sont nombreux les citoyens qui sortent vaquer à leurs occupations. Bonanjo, Bonapriso, Bali, Rond-Point Deido, sont les principales destinations demandées par les passagers. Devant cette grande affluence, les conducteurs de taxis décident de faire de la surcharge. Deux passagers sur le siège passager avant et dans certains cas, ils sont plus de trois clients sur la banquette arrière. Sans sourciller, les taximen admettent des passagers au-delà des prescriptions de sécurité. Et même au niveau de l’obligation de port de masque par les occupants de leurs véhicules, ils ont baissé la garde.
Mr Mefire Ousmanou est le conducteur du taxi qui va nous transporter pour le Rond point Deido à cette heure de la matinée. A la question de savoir le pourquoi de cet état de chose, le monsieur d’âge mur va nous donner des réponses diverses. D’abord « on est obligé de porter toutes ces personnes le matin. Sinon beaucoup seront en retard. Vous-même vous voyez qu’il a un peu plu ce matin. Ce qui fait que ils sont nombreux à attendre le taxi. » Tantôt c’est « n’oubliez pas que pendant la COVD on a travaillé à perte pour le bien de tous. Maintenant on souhaite un peu récupérer ce qu’on a perdu. » Des raisons qui ne tiennent pas. De plus, il ne s’agit pas d’un phénomène constaté uniquement ce matin. Voici plus de deux semaines que ces conducteurs ont décidés de reprendre les anciennes habitues à bord de leurs véhicules.
Autre curiosité, les gendarmes et les policiers qui se déployaient dans les rues pour traquer les taxis en situation de surcharge, ou encore les citoyens qui n’arboraient pas de cache nez, cette police, elle également a baissé les bras. C’est la désinvolture totale. Les transporteurs et les gardiens de l’ordre public se comportent comme si la COVID avait complètement disparu de la ville. Or, le nombre de cas dans le pays ne fais que croitre. Ce comportement met la ville de Douala en danger permanent. Attention Attention !!!
Stéphane NZESSEU