Le personnel soignant appelle à plus de soutien et de compassion.
Des audios décrivant des maisons des personnes atteintes par le Coronavirus ou décédées des suites de cette pandémie, pullulent dans les foras camerounais. Dans lesdits audios, ces maisons sont présentées comme des pestes avec aucune compassion. Dans la rue, tousser ou avoir le nez qui coule est devenu un péché. Mourir en ce temps de pandémie est devenu un problème. Loin d’être soucieux de la douleur des familles du défunt, la première question posée par les connaissances, c’est celle de savoir si le mort avait le Coronavirus.
Dans un tel climat de stigmatisation, les personnes qui peuvent ressentir les symptômes du Covid-19 se recroquevillent et préfèrent se cacher, se mettre loin des regards accusateurs. Que dire même des réactions sur la diaspora accusée d’être celle qui est entrée au pays avec cette pandémie. Pourtant, tout avant le fameux mois de mars, la diaspora était bien accueillie dans les familles.
Fini ce temps, elle est aujourd’hui pourchassée. M. Ekoume a dû rentrer en France par l’un des vols affrétés par son pays d’accueil, alors qu’il venait enterrer son père. Les villageois l’attendaient avec des gourdins. Pourtant, jusqu’au début de cette année, il faisait partie des principaux bienfaiteurs de sa localité.
Le corps médical est contre toute cette stigmatisation. Le Dr Laure Justine Menguene Mviena, responsable de l’unité de prise en charge psychologique des patients du Covid-19, au Centre des opérations d'urgence de santé publique, précise que le Covid-19 n’est pas forcément synonyme de mort.
“Il faut tout d'abord qu'on sache que le Covid-19 est une grosse grippe. Nous sommes donc tous à risque. Il faut savoir également que 97% de cas guérissent. Seuls 3% pourront avoir une issue fatale et ce, à cause des comorbidités, c'est-à-dire d'autres maladies que le Covid-19 trouve dans l'organisme. Notamment, une insuffisance rénale, les hépatites, les maladies cardiaques, entre autres. La réalité, c'est que puisque tout individu est à risque, soutenons-nous, communiquons, soyons là les uns pour les autres, car, notre ennemi commun c'est le coronavirus et non pas les porteurs de ce virus”, déclare-t-elle dans les colonnes de Cameroon tribune le quotidien à capitaux publics.
Liliane N.