C’est inédit ! Jamais la communauté chrétienne n’aura célébré la mort et la résurrection de Jésus-Christ dans un tel climat. Les églises sont fermées aux fidèles. Pas de cérémonie de partage du pain et du vin comme à l’habitude. Pas de lavement des pieds. Aucune manifestation populaire. Pas de rassemblement dans les églises, pas de chemin de croix populaire, la semaine pascale vit son confinement. Tout le monde est confiné.
Ce matin, la messe du vendredi saint se déroule sans les fidèles dans les temples. Pour cause, les restrictions liées au coronavirus. Même si nous remarquons que certains pasteurs se contentent de 50 personnes au sein de la paroisse, la grande majorité des prélats préfèrent dire la messe salle vide. Mais pour permettre à plusieurs de bénéficier des grâces de cette activité cultuelle, les églises ont mis en place des retransmissions en direct sur les chaines de télévision, de radio et sur d’autres plateformes multimédia. Plusieurs églises se sont équipés de matériels de télédiffusion (caméras et autres).
C’est une réorganisation totale du culte qu’on vit en ce moment. Les pasteurs et les prêtres sont obligés de faire sans les fidèles. Des paroisses vides, des prélats disant la messe tout seul, des fidèles obligés de se connecter sur les réseaux sociaux ou sur des chaînes de télévision pour assister au culte. Tant pis pour ceux qui n’ont pas d’écran ou qui n’ont pas d’accès internet. Ceux-ci seront complètement coupé de l’activité chrétienne durant cette période. Qui l’aurait cru ? Une semaine sainte sans ses rituels millénaires.
Une situation qui donne de remettre en question les pratiques et les habitudes du culte tel que pratiqué jusqu’ici. On a entendu la congrégation des catholiques romains affirmer qu’une messe sans les fidèles dans le temple gardait la même portée spirituelle.
De fait, on assiste à une dématérialisation de la pratique des activités de foi. Une dématérialisation qui pourrait davantage rapprocher les fidèles de la véritable spiritualité. Quand on sait que la vie spirituelle est la conséquence d’une relation immatérielle entre l’homme et son Dieu. Et en cette semaine pascale, où l’on commémore la mort et la résurrection de Jésus Christ, c’est l’occasion pour les fidèles restés à la maison de bâtir une véritable relation immatérielle entre eux et leur Dieu.
Il est possible de tirer profit de cette situation plutôt difficile. Et pour le faire, il faut simplement revenir au sens originelle de la fête de pâque. La mort et la résurrection de Jésus Christ, qui ce jour va ressusciter avec ceux qui sont morts.
Stéphane NZESSEU