Aux premières heures de cette matinée du lundi matin, lorsque les premiers mouvements d’humeurs sont survenus, personnes ne s’imaginait la courbe désastreuse qu’allait prendre cette mutinerie.
Après les remous de la matinée, mouvements qui avaient vus tous les prisonniers arrêtés dans la zone anglophone sortir dans la cour de la prison centrale scandant des chants à la gloire de l’Ambazonie, ils ont été rejoins dans cette ferveur par les militants du MRC.
Dans les cours de 14 heures, les choses vont très vite dégénérés. Les prisonniers qui se savent en position de force face aux gardiens de prisons pas suffisamment armés et en infériorité numérique vont foncer vers les portes des autres quartiers. Après avoir écarté les gardiens de prison, ils vont ouvrir toutes les portes et même celles des quartiers 8 et 8 bis. Les quartiers les plus difficiles de la prison centrale. Une situation qui va compliqué et complexifié la crise. C’est l’insécurité totale. Les prisonniers vont s’attaquer aux prisonniers dits de luxe dont les quartiers sont désormais accessibles. L’on apprendra plus tard que Inoni Ephraim et d’autres hommes d’Etat incarcérés dans le cadre de l’opération épervier auraient été agressés dans leurs cellules.
Cette situation de terreur va durer jusque dans les tours de 18 heures. Malgré les appels au calme des leaders, les prisonniers ne se laissent pas calmer et en appellent au Premier Ministre ou au Chef de l’Etat. Le préfet du Mfoundi va arriver sur les lieux pour tenter des bons offices. Mais rien ne fera. Au contraire, il va se lever une nouvelle vague de violence qui va entraîner le saccage des plusieurs bureaux et l’incendie de plusieurs cellules, pièces et autres abris au sein de la prison.
C’est alors que les gardes prisonniers vont commencer des tirs de sommation. Des tirs en l’air pour dissuader les prisonniers dont certains auraient bien souhaité profiter de cette situation de chaos pour filer. De toutes les façons, c’aurait été peine perdue quant on observe le nombre de snipers du GPIGN (le branche anti terroriste de la gendarmerie nationale) disposés tout autour de la prison centrale et même de la prison principale.
Les tirs de sommation vont se poursuivre durant toute la nuit au sein de la prison centrale. C’est au petit matin, aux premières lueurs de lumière que les fouilles vont commencer au sein de la prison. Les policiers du GSO vont recevoir l’appui d’autres contingents du même corps, en plus de la gendarmerie qui était déjà sur les lieux.
Ce mardi matin des soldats de la Brigade du Quartier Général vont arriver au sein de la prison. Les fouilles et le contingentement des prisonniers ne fait que commencer.
Stéphane NZESSEU