Des affrontements intercommunautaires sans précédents ont fait au moins 32 morts et 74 blessés dans la région de l’Extrême nord du Cameroun, des milliers de personnes ont fui au Tchad ou à l’intérieur du pays selon le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). Aujourd’hui le calme est revenu mais la situation des réfugiés est alarmante.
Dans un communiqué de presse publié ce jeudi 19 août 2021, le Haut-commissariat aux réfugiés alerte sur la situation humanitaire de 11.000 personnes majoritairement constitués de femmes, d’enfants et de personnes âgées, qui ont dû fuir le Cameroun vers le Tchad à cause des affrontements entre éleveurs arabes Choa et pêcheurs Mousgoum qui ont débuté le 10 août dernier à Missiska, dans l’arrondissement de Logone Birni, région de l’Extrême-Nord.
Ces violences ont fait 32morts et 74 blessés. Par ailleurs, le HCR précise que 7.300 personnes se sont déplacées à l'intérieur des frontières camerounaises et au total, 19 villages auraient été incendiés.
Le HCR poursuit dans son communiqué qu’au Tchad, « les nouveaux arrivés ont un besoin urgent d’abris, d’autant plus en cette période de saison des pluies. Beaucoup dorment sous des arbres, certains ont trouvé refuge dans les écoles ou des familles d’accueil. Le HCR et ses partenaires locaux et internationaux ont travaillé en étroite collaboration avec les autorités du Tchad pour leur venir en aide. »
Selon Iris Blom, Représentante adjointe du HCR au Tchad, malgré ce qui a déjà été fait, la situation de ces réfugiés demeure très préoccupante. « Il y a un besoin urgent d'abris temporaires car la plupart des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants exposés à un large éventail de risques de protection. Nos équipes construisent des hangars pour leur fournir un endroit sûr où dormir et pour organiser des activités communautaires pour les enfants. » A-t-elle déclaré.
A ce jour, des produits de première nécessité ont été distribués, des abris sont en construction et des équipes médicales sont déployées, mais le Tchad recense déjà un demi-million de réfugiés, le Cameroun 450 000, et les moyens manquent pour répondre aux besoins des déplacés.
Le HCR est d’avis que des fonds supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour répondre aux besoins des personnes déplacées de force dans ces deux pays.
Origine des tensions
Les affrontements entre éleveurs arabe Choa d’un côté, et pêcheurs et agriculteurs Mousgoum de l’autre, ont été causées par des tensions autour des ressources agricoles, halieutiques et pastorales. Le plus grave événement de ce type enregistré auparavant remonte à 2019 et avait causé la mort d’une personne.
D’après le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), ce sont les plus violents affrontements intercommunautaires auxquels on a assisté jusqu'ici entre ces deux clans dans le nord du Cameroun.
Les autorités locales de l’Extrême-Nord travaillent à rétablir le calme et apportent de l’aide aux victimes.
Ariane Foguem