La barque qu’ils ont empruntée a été heurtée par le Bac qui a chaviré il y’a plusieurs mois et qui vogue au gré des courants d’eau, obligeant les piroguiers à faire preuve d’une grande agilité afin de contourner l’épave, surtout en période de crues.
Bilong Hermine Dorette et Ngo Djon Esther font partie des passagers et, leur fils Bilong Jean Daniel revient sur les circonstances du drame :
« Ma maman et ma tante sont parmi les victimes de l’accident survenu sur le fleuve Nyong. Le Bac qu’on a prétendument réhabilité flotte au milieu de la traversée et, c’est ce Bac qui a percuté la pirogue dans laquelle mes deux mamans et d’autres personnes se trouvaient ; tous essayaient de traverser le Nyong, partant de Minka vers l’autre bord. Jusqu’à présent, les corps n’ont pas encore été retrouvés… ».
Un énième drame qui survient à cause du détournement des Fonds
C’est cette question qui vient à l’esprit, lorsqu’on lit, entre autres réactions, celle de l’honorable Cabral Libii à attirer. Le Député de la Nation, originaire du Département du Nyong et Kelle attire une fois encore, une fois de plus, l’attention des départements ministériels en charge de la réhabilitation de ce Bac. Une sortie au cours de laquelle il ne manque pas de relever l’importance de ce moyen de locomotion pour les Populations étant donné que les routes sont impraticables dans ces contrées.
« La ville de Makak, dans le Département du Nyong et Kelle est traversée par le Fleuve Nyong. Les Populations, pour rallier les deux rives au lieu dit Malombo, sont contraintes de se servir de pirogues artisanales. Situation due au fait que le Bac, qui servait jadis à la traversée est non opérationnel depuis des lustres. Le marché public de réhabilitation, qui a été passé n’a à ce jour, malheureusement pas été livré, malgré les multiples relances et complaintes des populations riveraines… ».
La situation est d’autant plus grave que l’épave du Bac a été abandonnée en flottaison en plein milieu du fleuve du lieu de la traversée. Les piroguiers doivent dès lors, faire preuve notamment en période de crues, d’une grande agilité, pour contourner cette mécanique qui vogue au gré des courants… ».
Jusqu’à quand ?
Combien de drames faut – il encore, combien de morts doit –on déplorer, pour que certains responsables de l’Administration Publique Camerounaise arrêtent de détourner les Fonds consacrés à la réalisation des Projets ? Le Bac, sur le fleuve Nyong est en divagation depuis des mois et, l’alerte a été donnée mille et une fois, jusqu’à ce que cinq personnes soient avalées par les eaux en furie ce 10 Novembre.
On va, au cours des prochains jours, assisté à un défilé des « grosses personnalités » qui viendront tenir des discours oisifs et sans aucun contenu, alors que des mesures auraient dues être prises pour éviter le drame. A l’heure actuelle, les recherches se poursuivent ; les populations riveraines et quelques plongeurs sont à pied d’œuvre pour repêcher les corps, même si les uns et les autres veulent garder l’espoir de retrouver leurs parents en vie.
Nicole Ricci Minyem