Cinq filles et deux garçons ont été kidnappés aux premières heures de ce mercredi, par les terroristes de la secte boko haram
Les assaillants se sont introduits dans ce petit village situé à quelques encablures de la frontière avec le Nigeria voisin. Les habitants ont été surpris dans leur sommeil, alors que les membres du comité de vigilance se préparaient pour la relève. Surpris par la rapidité et la sauvagerie de l'attaque, l'un des leurs a perdu la vie, les armes à la main tandis que les enfants, issus d'une même famille étaient conduits vers un lieu qui demeure inconnu. Néanmoins, les témoignages recueillis auprès des voisins laissent penser qu'ils auraient déjà traversé la frontière.
Le kidnapping de ces jeunes enfants n'est pas le seul forfait commis par ces hors la loi. Ils ont en plus incendié des cases et emporté du bétail, causant une fois encore la peur et la désolation dans cette petite commune d'arrondissement habitée par trois mille âmes environ.
Les forces de sécurité ont organisé une battue afin de mettre la main sur les kidnappeurs mais jusqu'à présent, aucune autre information n'a filtré. Du côté des autorités administratives, c'est le silence total. En cette période post électorale meublée par des revendications de certains partis politiques de l'opposition qui n'acceptent pas le verdict de la cour constitutionnelle, presque toutes les énergies convergent vers la préservation de la paix. Elles refusent dès lors de propager des informations qui pourraient être mal interprétées par des personnes promptes à en faire mauvais usage.
Même si les attaques des assaillants ne sont plus aussi récurrentes que par le passé, grâce à la vigilance, au patriotisme et à l'abnégation des forces de défenses et de sécurité, l'attaque de ce mercredi prouve que les populations, de pair avec les membres des comités de vigilance doivent rester en alerte. L'ennemi a su démontrer qu'il peut attaquer à n'importe quel moment.
C'Est en 2003 que le Cameroun noue avec les attaques terroristes, lorsque les bandes armées venues du Nigeria attaquent pour la première fois les postes de police ainsi que les bâtiments publics dans l'État de Yobe, au Nord Ouest de Borno. Les populations de la région de l'Extrême Nord vivent alors au rythme des rapts, des kidnappings avec demande de rançon, des assassinats, des vols de bétails. Des agressions et les violences que certains ont tôt fait d'assimiler à des actes posés contre les symboles représentatifs du pouvoir de Yaoundé. Entre 2005 et 2008, ils se sont mis à recruter de nouveaux membres afin de renforcer leurs ressources. Cela leur a permis de passer à la vitesse supérieure, des kidnappings contre les demandes de rançon. Ils sont soupçonnés d'inspirer la branche armée des sécessionnistes qui ont pris en otage, les régions du Nord-ouest et du Sud Ouest, depuis un peu plus de trois ans.
Avec le déploiement des troupes camerounaises, en coopération avec les forces de défenses, les populations résidents dans les zones ciblées par les terroristes appellent de tous leurs voeux, le retour à la paix.
A Thika aujourd'hui, les parents dont les enfants ont été enlevés espèrent eux aussi le retour de leurs enfants.
Nicole Ricci Minyem