C’est la quintessence du point de presse donné ce 02 Août, par René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication
« Après les mutineries qui ont tour à tour secoué la prison principale de Kondengui et la prison principale de Buéa, respectivement le 22 et le 23 Juillet 2019, le Gouvernement de la République, tient aujourd’hui à assurer la communauté́ nationale et internationale du retour au calme… ».
Point sur la situation générale desdits établissements pénitentiaires au lendemain des révoltes
C’est le deuxième point sur lequel s’est appesantit le ministre de la Communication, après un bref rappel des événements : « Un regroupement de personnes en détention provisoire dans le cadre des troubles sécuritaires perpétrés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, après s’être déclaré́ porteur de doléances à présenter aux hautes autorités de l’Etat, s’est mué en une insurrection radicale et violente…Passant outre aux appels au calme, ils ont été rejoint par d’autres détenus…Tous, revendiquant de manière véhémente leur libération, ont alors entrepris de semer la panique au sein de la prison, dans le but de provoquer une évasion massive des détenus… ».
Etendue des dommages à la prison principale de Kondengui
Ils se chiffrent à plusieurs dizaines de millions de francs CFA toutefois, aucune perte en vies humaines n’est à déplorer et « les diverses procédures légales initiées à l’encontre des meneurs de cette insurrection ont été́ conduites dans le strict respect des lois et règlements de la République… », affirme René Emmanuel Sadi.
Qui précise en outre que : « Les détenus identifiés comme les meneurs de cette insurrection, à savoir : 177 le jour des faits et 67 par la suite, pour un total de 244 insurgés interpellés et, placés sous exploitation auprès des services de la police et de la gendarmerie, ont déjà̀ tous été́ entendus, et les diverses enquêtes pratiquement bouclées. En ce moment, les dernières vérifications des formalités procédurales sont en cours d’achèvement… ».
Le résultat des fouilles
Plusieurs détenus ont été́ trouvés en possession, entre autres : d’importantes sommes d’argent - de nombreux appareils de communication, dont des téléphones portables, des puces téléphoniques, des chargeurs et des batteries de téléphones, des clés USB,
des clés internet, des cartes mémoires - des appareils électroniques, dont des ordinateurs - portables, des tablettes - des armes blanches, dont, des poignards, des couteaux, des scies à métaux, des tournevis, des poinçons, des lames de rasoir, des pointes - une importante quantité́ de chanvre indien et de
cigarettes - des grenades lacrymogènes.
Prison principale de Buéa
Les prévenus insurgés ont utilisé le même mode opératoire, refusant obstinément tout dialogue avec les autorités administratives et pénitentiaires, tout en entreprenant dans la foulée, de saccager et d’incendier les diverses installations de ladite prison. Là bas aussi, aucune perte en vie humaine n’a été déploré cependant, « l’on a pu noter des blessés, soit deux éléments des forces de sécurité́ et 43 détenus parmi les insurgés, dont une vingtaine ont été́ immédiatement pris en charge à l’infirmerie de la prison et, un autre détenu conduit dans un centre hospitalier de la ville de Buéa, eu égard à son état... ».
Leur situation sanitaire s’est améliorée et, des procédures d’usage initiées à l’encontre des 20 insurges identifiés comme les meneurs sont elles aussi bouclées.
Des mesures ont été prises et, le porte parole du gouvernement n’a pas manqué de les relever. Il s’agit entre autres : - D’accélérer les procédures judiciaires en cours - De veiller de façon rigoureuse au renforcement de la discipline dans tous les établissements pénitentiaires du pays - De renforcer et de moderniser les moyens de contrôle et de suivi des prisonniers - De procéder à un desengorgement des différents établissements pénitentiaires dont la surpopulation est avérée - De proscrire fermement l’entrée et l’usage de tous les outils et ingrédients interdits par la réglementation en vigueur en milieu carcéral.
Des instructions particulières ont également été́ données aux administrations sectorielles compétentes en la matière, s’agissant de l’extension des locaux de certains établissements pénitentiaires, dont la capacité́ d’accueil est aujourd’hui dépassée.
Nicole Ricci Minyem