Les concernés avaient embarqué le 29 juillet dans un camion militaire devant les conduire à la frontière Cameroun-Nigeria. Le véhicule a roulé sur un engin explosif improvisé qui a libéré sa charge.Six demandeurs d’asile et six militaires camerounais ont péri le 29 juillet dernier dans une explosion lors d’une opération de rapatriement de Nigérians arrivés dans le pays pour échapper aux exactions de Boko Haram.
Le 29 juillet, les militaires camerounais ont embarqué 12 demandeurs d’asile d’origine nigériane dans un camion de l’armée pour les ramener à la frontière. Six soldats ont été désignés pour les accompagner. Le véhicule les transportant a roulé sur un explosif au niveau d’Homaka (département du Mayo-Sava). Six autres demandeurs d’asile ont été blessés dans l’explosion occasionnée.
Pour le Haut-commissariat des nations Unies, cet incident remet à l’ordre du jour la pratique des expulsions de demandeurs d’asile nigérians de l’Extrême-Nord alors que les conditions de retour ne sont pas réunies dans leurs régions d’origine.
« Cet incident tragique est un témoignage décevant des retours forcés (refoulements) de réfugiés et de demandeurs d’asile du Cameroun, malgré les nombreux appels lancés par le HCR au gouvernement camerounais pour respecter ses obligations« , déclare Valentin Tapsoba, directeur du bureau régional du HCR pour l’Afrique.
Selon le Hcr, près de 800 Nigérians ont été contraints à retourner dans leur pays depuis le début de l’année 2018. A l’opposé, le pays a enregistré 8000 nouveaux arrivants à la même période. Ce qui porte à 367 000 le nombre de personnes réfugiées au Cameroun.