L’agrégé de droit public et vice-président de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés rappelle que les sécessionnistes ont été les premiers à prendre les armes contre l’Etat en attaquant des commissariats et des brigades de gendarmerie et en brûlant les édifices publics et d’innombrables biens privés…
L’annonce d’une Conférence générale sur la crise anglophone continue de faire des gorges chaudes au sein de l’opinion publique. Des voix s’élèvent pour fustiger la position du Cardinal Christian Tumi à l’origine de cette tentative de dialogue. En effet, en annonçant son action, ce dernier a posé comme préalable le retrait des forces de défenses des régions du Nord-Ouest et du Sud, et la remise en liberté des personnes incarcérées dans le cadre de cette crise.
Tout comme le gouvernement à travers le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, plusieurs autres leaders d’opinion voient mal cette démarche. C’est le cas du Pr. Mouangué Kobila. Ce dernier est assez acerbe lorsqu’il évoque la Conférence général sur la crise anglophone, dans une interview accordée à Cameroon Tribune du mardi 31 juillet 2018.
Selon lui, le projet que porte le Cardinal Christian Tumi ne fait aucun cas des torts causés aux familles des victimes des terroristes qu’il se garde d’ailleurs de qualifier comme tels. «Il est pourtant historiquement établi que les victimes exigent toujours que justice soit rendue. Le Cardinal Tumi ne fait pas non plus cas des mesures d’apaisement qui ont été prises par le gouvernement lorsqu’il a relâché des dizaines d’activistes de ces deux régions ni de l’aggravation de la situation qui s’est ensuivie», analyse-t-il.
«Le soutiens fermement le point de vue d’après lequel les sécessionnistes ayant été les premiers à prendre les armes contre l’Etat en attaquant des commissariats et des brigades de gendarmerie et en brûlant les édifices publics et d’innombrables biens privés, meubles et immeubles pendant les manifestations de septembre et d’octobre 2017», explique le vice-président de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés.
Selon l’agrégé de droit public, «si le cardinal Tumi et ses partenaires veulent construire la paix, qu’ils commencent par leur [les sécessionnistes, NDLR] demander de déposer les armes et de mettre fin à toute forme de violence sur les populations. Etant entendu qu’en aucun cas, les sécessionnistes ne sauraient être mis sur le même plan que les forces de sécurité régulières de l’Etat qui bénéficient, partout dans le monde, du monopole de la contrainte légitime pour protéger l’intégrité territoriale, l’ordre public et pour assurer la protection des hommes et des biens».