Malgré les mesures prises par le gouvernement à travers le ministère du travail et de la sécurité sociale, nombreux sont les camerounais qui ne sont pas assurés
Selon le Bureau International du Travail (OIT), l’accès aux soins de santé pour la quasi majorité des citoyens camerounais demeure un véritable casse tête pour les pouvoirs publics, notamment dans les domaines du travail et de la sécurité sociale. Plus de 37% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté; les soins de santé sont particulièrement onéreux; les prix des médicaments dans les pharmacies sont dissuasifs.
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, un tiers des ménages doit s’endetter pour bénéficier des soins de santé de qualité, alors qu’on évoque la faible capacité contributive des uns et les autres.
C’est à peu de choses près, le même diagnostic qui a été posé par Grégoire Owona, ministre du travail et de la sécurité sociale, face à la presse ce 20 septembre, avec à ses côtés, le directeur général de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale et le ministre de la communication.
Au delà de la santé universelle qui demeure un véritable serpent de mer, l’assurance maladie rencontre de nombreux facteurs qui ne favorisent pas sa réelle implémentation dans les moeurs de ce pays.
Les responsables des entreprises d’assurance en ont énuméré quelques uns: La pauvreté parce que l’assurance maladie coûte très chers. Pour un seul individu par exemple, il faut au moins débourser la somme de 350 mille frs. Il n’est dès lors, pas évident de penser à souscrire pour une famille entière, si l’on ne dispose pas des moyens financiers conséquents.
La non implication de l’État dans la couverture maladie des camerounais. Aujourd’hui encore, moins de 25% sont assurés, qu’ils travaillent dans le secteur public ou privé.
L’ignorance: La communication n’est pas la chose la mieux partagée aussi bien dans les services centraux du ministère du travail et de la sécurité sociale, que des sociétés parapubliques qui lui sont partenaires, à l’instar de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale. A ce niveau, beaucoup s’accordent à dire qu’Il y’à des avancées mais, combien d’entreprises dans le secteur privé pensent à souscrire à une assurance maladie pour les employés? Ces derniers ont ils chercher à s’approprier de leurs droits ? Alors qu’on leur prélève chaque mois, des sommes d’argent assez importantes en leur disant que c’est pour les assurer. Ils comprennent, parfois lorsqu’il se fait tard, qu’ils ont été floués. Aucune somme n’a jamais été reversée à la cnps.
Le manque de confiance des camerounais envers les sociétés d’assurance…
Dette Sociale
Depuis des années, l’on rencontre devant certains départements ministériels, des hommes et femmes âgés, ayant perdu leurs gagne pains après la fermeture des sociétés qui les employaient qui organisent des manifestations, afin d’entrer en possession de leur dû. Malheureusement, le gouvernement ne peut pratiquement rien faire pour ces personnes. Les prélèvements ont certes été faits mais, parce qu’il n’existe aucune traçabilité, la caisse nationale de prévoyance sociale parle de bulletins fictifs. Ces personnes ne peuvent ni être remboursées, ni bénéficier d’aucune pension. C’est ce qu’ils ont appelé la dette sociale.
Le Travail Décent pour Tous
Le Cameroun a souscrit à la charte de l’Organisation Internationale du Travail, qui préconise pour tous, un travail décent et productif, dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité. Ces facteurs s’intègrent ou alors se basent sur quatre éléments constitutifs, notamment l’emploi justement, la promotion des droits au travail, la protection sociale et enfin, le dialogue social.
Pour le ministre du travail et de la sécurité sociale,Il s’avèrera malheureusement que certaines habitudes ont la peau dure et tardent à disparaître, malgré les dispositions prises à son niveau. Il a cité la corruption, le refus des employeurs à assurer leurs collaborateurs, le refus des employés de dénoncer les mauvaises pratiques dont ils sont victimes … Grégoire Owona a néanmoins relevé quelques avancées positives. Désormais, les travailleurs indépendants et des professions libérales à l’instar des techniciens de surface, des vendeurs à la sauvette, des call boxeurs, les conducteurs de motos etc pourront souscrire à une assurance, afin de bénéficier d’une retraite honorable. Il leur suffit par exemple, de cotiser:
3046 f / mois pendant 15 ans et bénéficier d’une pension de 19000 f/ mois
16800 f/ mois pendant 15 ans et bénéficier d’une pension de 60000 f/ mois
63000 f/ mois pendant 15 ans et avoir une pension de 225000f/ mois.
Nicole Ricci Minyem