Ils reçoivent au quotidien, des coups de fil et des sms des amba boys qui leur demandent de l’argent
“ Servir et Acheter des arachides” c’est le code employé par les sécessionnistes lorsqu’Ils appellent ou envoient des sms aux habitants des régions anglophones. Ces derniers, recrutés au sein de toutes les couches: commerçants, chauffeurs, hommes d’affaires, elites et bien d’autres comprennent dès lors qu’ ils doivent envoyer la somme requise à travers des numéros qui leurs auront été communiqués au préalable, s’ils ne veulent pas voir leurs proches enlevés ou alors, leurs maisons incendiées. Les montants exigés par les terroristes vont de 300 mille à des dizaines de millions de fca.
Selon amnesty international, les personnes relaxées témoignent sous anonymat. Elles expliquent les conditions dans lesquelles elles ont été détenues, en attendant que les familles se plient aux exigences qui leurs sont faites. Elles disent avoir été battues au moyen des fils de fer, des cordes, des pistolets. On ne compte pas le nombre de personnes ayant perdu la vie, pendant qu’elles étaient séquestrées.
Certains disent qu’ils ont reçu des décharges électriques. D’autres encore affirment avoir été ebouillantés, après de nombreuses nuits passées dehors, délestés de leurs vêtements.
Dans les services de la police judiciaire de Bamenda, ainsi que dans d’autres stations de police et de gendarmerie, les responsables reçoivent plusieurs plaintes.
Depuis le début de cette guerre que les sécessionnistes veulent imposer dans ces deux régions du Cameroun, les populations sous le choc, sont encore surprises par les agressions meurtrières et les rapts. Elles vivent dans l’effroi, pétrifiées d’horreur et déroutées par l’incompréhension. Elles ne connaissent jamais à l’avance les cibles des amba boys et elles ont peur des nouvelles tragédies. La psychose ainsi installée est devenue depuis les deux dernières années, l’alliée des terroristes qui recrutent leurs victimes aussi bien chez les francophones que les anglophones.
Les Camerounais des régions en crise ont subi, selon les phychologues en service dans les unités de police présentes sur le terrain, une rupture par rapport à la continuité du passé et de leur quotidien. Leur présent charrie des menaces funestes d’enlèvement et de massacres futures.
Il n’est pas aisé d’évoquer devant les victimes, les règles de base qui régissent l’humanité, les valeurs essentielles de l’existence, telles que la sécurité, la paix, le bien-être, la bonté, le respect de la vie, la solidarité, la morale, la justice et le sens des choses. Les transgressions permanentes ont tout remis en question.
Selon les mêmes sources, on peut toutefois noter qu’une grande frange de la population conserve malgré tout une certaine lucidité. L’émotion s’apaise malgré les kidnappings, le rançonnage, les meurtres. Ces maux, malgré les efforts des terroristes n’ont pas détruit le tissu social.
Les accompagnements multiformes, venant du gouvernement, de l’armée camerounaise, de la communauté internationale et l’attention familiale offrent aux victimes, des ressources suffisantes, redonnent du sens à leur vie; des facteurs qui, mis ensembles, régénèrent l’équilibre psychologique, individuel et communautaire.