L’action s’inscrit dans le cadre du projet «Résilience des adolescents et des jeunes face à la radicalisation de la violence dans la région de l’Extrême-Nord ».
C’est le 22 janvier dernier que le deuxième volet de ce projet a été lancé dans la ville de Maroua dans le cadre d’un atelier de deux jours destiné à la formation des acteurs de sa mise en œuvre. Il bénéficie du financement de la coopération française. Et sa durée s’étend sur une période de 12 mois. Le projet va se déployer dans six communes des départements du Logone et Chari. Mathieu Sette l’attaché de coopération à l’Ambassade France au Cameroun a précisé qu’avec le projet il est question de «contribuer au renforcement de la résilience des adolescents et des jeunes pour faire face à l’endoctrinement et la radicalisation en vue de construire un meilleur avenir dans un contexte de grande pauvreté et de vulnérabilité généralisée ».
Il convient de préciser qu’avant le volet du financement, il y a eu une phase de sensibilisation des victimes. «Il y avait un autre volet sur ce projet qui a également été réalisé, c’est celui de la sensibilisation des jeunes et celui de certaines personnes qui ont été confrontées à des exactions violentes pour leur réinsertion dans un processus classique d’éducation, de reprise de travail et de sociabilité normale. Aujourd’hui nous sommes à la fin du projet qui a commencé il y a 13 mois. Nous réfléchissons ensemble avec les différents acteurs pour évaluer ce qui a marché ou non et éventuellement à la suite que nous pourrons donner avec d’autres partenaires », a déclaré Mathieu Sette, dans les colonnes du journal L’œil du Sahel.
L’attaché de coopération de l’Ambassade de France au Cameroun n’a pas manqué de mentionner les raisons de l’implication de son pays dans la lutte contre ce phénomène, en passant par le Projet mis sur pied et suscité. «Ce projet l’Ambassade de France l’a intégralement financé et la mise en œuvre s’est faite par l’intermédiaire de l’Unfpa. Pour nous c’est un projet pilote très important parce qu’il traite de la question de la radicalisation des jeunes. Travailler sur les questions de jeunesse fait partie des priorités de la diplomatie française et comprendre les déterminants de cette radicalisation c’est une clé. Vous savez la France comme le Cameroun a été touché par des phénomènes de radicalisation violente et par des attentats. C’est également une problématique que nous partageons avec le Cameroun même si les déterminants sont très différents.
Lors du premier volet portant sur la sensibilisation, 100 jeunes ont été triés sur le volet. Et pour la deuxième phase du projet ceux-ci vont bénéficier du financement des activités génératrices de revenus en vue de leur autonomisation.
Pour parler des effets du phénomène de la radicalisation en termes de chiffres, les statistiques de l’Unfpa qui date de fin 2018 indiquent que 10 911 jeunes ont été identifiés, des déplacés internes, des retournés des membres de la communauté hôte, des ex-associés et combattants de Boko Haram. Parmi eux 536 sont en apprentissage dans les centres de formation aux métiers, 100 d’entre eux sont bénéficiaires de micros business et 21 prestataires sanitaires vont être formés pendant cinq jours sur des modules variés.
Liliane N.