Le proviseur du lycée technique de Jakiri, dans le département du Bui (région du Nord-Ouest), a été kidnappé par des hommes armés non identifiés le mardi 31 octobre.
Killian Wirngo aurait été enlevé à son domicile vers 5h 30 le mardi 31 octobre et conduit vers une destination inconnue par des hommes armés non identifiés. La famille de Killian Wirngo a lancé, en vain, un appel en vue de sa libération. Sa femme et ses six enfants restent sans nouvelle de lui.
Son enlèvement intervient un peu moins de deux semaines après celui du proviseur du lycée bilingue de Jakiri. Jaff Sylverius Dinyuya, a été enlevé le 20 octobre dernier alors qu’il revenait des obsèques d’un tiers, puis libéré trois jours plus tard par ses ravisseurs.
Au moment de sa prise d’otage, Sylverius Dinyuy portait l’uniforme de l’Association des hommes catholiques de la paroisse de Jakiri. Plusieurs sources ont indiqué que son adhésion à ce groupe de fidèles aurait joué un grand rôle dans sa remise en liberté.
La localité de Jakiri a toujours connu des troubles du fait de la présence des groupes armées sécessionnistes depuis le déclenchement de la crise dite anglophone. Il y a un an, en novembre 2017, le gendarme major Bienvenu Djonghay y a été assassiné.
Le gendarme -venu de Bafoussam et en détachement dans le Nord-Ouest, comme nombre de ses camarades- participait à une chasse lancée pour attraper des individus qui se sont attaqués aux élèves du lycée de Jakiri. Les assaillants l’ont encerclé et, avec sa propre arme, ils l’ont atteint de cinq coups mortels. Par la suite, ils ont fondu dans la nature. Les présumés coupables de ce forfait, six au total, ont été rattrapés quelques jours plus tard.
L’arme qui avait été emportée après l’assassinat du gendarme major Djolay Bienvenue près du Lycée Technique de Jakiri avait finalement été retrouvée au soir du 7 novembre 2017. D’après des sources locales de la gendarmerie du département du Bui, les présumés assassins ont jeté l’arme près du Palais du chef traditionnel NSO.
Avant la découverte de cette arme, les membres de la société secrète NSO «Ngumba» avaient adressé un ultimatum aux présumés assassins du gendarme en leur donnant jusqu’au mardi 7 novembre 2017 à 19 heures pour se livrer aux forces de l’ordre et retourner l’arme arrachée du soldat.
Pour une bonne sensibilisation, les membres du «Ngumba» avaient sillonné toute la contrée pour dénoncer des actes de violence et surtout les incendies à répétition enregistrés dans cette partie du pays.
Ces incidents ont exacerbé la colère de certains habitants de Jakiri. Ils sont allés manifester leur désapprobation chez leur représentant à l’Assemblée nationale. Avec chants et pancartes, ils ont demandé au député Joseph Wirba de ne pas se rendre à la session de l’assemblée nationale du mois de novembre 2017.
«Honorable Joseph Wirba, ne partez plus à Yaoundé. N’allez pas chez les tueurs de votre peuple», pouvait-on lire sur certaines pancartes. Cette manifestation intervenait au lendemain de la mise sous surveillance de l’honorable Joseph Wirba par les forces de maintien l’ordre quelques jours après la mort d’un gendarme à Jakiri.
Otric N.