13 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), parmi les 200 interpellés dans le cadre des manifestations du 26 janvier 2019, ont comparu le 01er février devant le tribunal de première instance de Yaoundé, Centre administratif. Ils ont été inculpés de trouble à l’ordre public, de rébellion et d’attroupement illégal.
Selon le journal Le Jour, les protestateurs placés en garde à vue depuis le 26 janvier dernier au Commissariat central N°1 de la ville de Yaoundé, ont été placés sous mandat de détention provisoire jeudi soir à la prison centrale de Kondengui.
Le lendemain de leur mise en détention provisoire, ils sont venus au tribunal de première instance de Yaoundé, Centre administratif comparaître dans le cadre du procès en flagrant délit qui les oppose au ministère public. L’affaire a été renvoyée au 15 février prochain pour ouverture des débats. Tous les 13 militants du Mrc plaident non coupables. La première audience des prévenus s’est déroulée en présence d’un collectif d’avocats parmi lesquels se trouvaient Me Christopher Ndong Mve et Me Emmanuel Simh.
Selon la même source, 174 personnes encore détenues au Groupement spécial d’opération (Gso), au Groupement mobile d’intervention N°2 (Gmi) au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) ont été placés en garde à vue administrative. A en croire les cadres du Mrc, cette mesure de mise en garde à vue a été prise par le préfet du Mfoundi depuis le 30 janvier dernier. Maurice Kamto, Alain Fogue, Christian Penda Ekoka, Célestin Djamen, l’artiste Valséro ou encore Paul Eric Kingue sont concernés par cette mesure. Les manifestants interpellés à Douala, Dschang et Bafoussam en font également partie.
Si la majorité des personnes en garde à vue se trouve dans un bon état de santé, ce n’est pas le cas avec Célestin Djamen, blessé par balle le 26 janvier à Douala. « Il se plaint toujours des douleurs apparemment toutes les balles n’ont pas encore été extraites de sa blessure. Nous déplorons aussi le fait que les personnes détenues au Sed sont privées de visites. Il y a également Christian Penda Ekoka qui est malade et sa famille n’arrive pas à lui rendre visite », affirme Me Simh.
L’avocat dit être très surpris de voir que le préfet du Mfoundi, dont la compétence se limite dans son département, signe une garde à vue administrative concernant également les autres personnes interpellées à Douala, Dschang et Bafoussam. Pour Me Emmanuel Simh, cette mesure est « illégale ».
En rappel, la garde à vue administrative est une mesure de détention préventive au niveau de l’unité de police ou de gendarmerie chargée de l’enquête préliminaire. Le délai de garde à vue est de 15 jours renouvelable une fois. Les personnes interpellées prenaient part à la manifestation " pacifique " organisée par le Mrc pour dénoncer le ce qu’ils considèrent comme un « Hold-up » électoral. Cette manifestation a été réprimée par le gouvernement qui dénonce une tentative de déstabilisation des institutions républicaines.
Liliane N.