C’est ce qui ressort du rapport final de la politique urbaine nationale commandé par l’Etat à l’organisme onusien il y a trois ans.
La plupart des grandes villes camerounaises comme Yaoundé et Douala sont confrontées à une urbanisation galopante et insuffisamment maîtrisée. « Il n’y a qu’à voir la poussée anarchique et à un rythme exponentiel des bidonvilles. Une situation qui entraîne l’accroissement de la pauvreté, de l’insécurité et la fracture sociale », commente Cameron Tribune.
Pourtant, explique le journal, une urbanisation orientée et coordonnée pourrait, à coup sûr, être un outil fondamental pour placer le Cameroun sur le chemin du développement durable au cours des 30 prochaines années.
Pour inverser la tendance, il y a trois ans, le gouvernement camerounais, à travers le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), a confié une étude relative à la formulation et la mise en œuvre d’une politique urbaine nationale (Pun) à Onu-Habitat. Le rapport final présenté par cette agence onusienne mardi dernier au cours de la deuxième session du Comité de pilotage du projet de formulation de la politique urbaine nationale, constate un développement désordonné de nos villes.
D’après le ministre Célestine Ketcha Courtès, cette politique urbaine nationale vise à revisiter les outils de planification urbaine, de gestion foncière et de mise en valeur des sols urbains. Ceci dans l’optique d’inscrire le pays dans une urbanisation plus proactive, permettant ainsi de réduire les conséquences négatives de l’urbanisation peu planifiée et insuffisamment coordonnée. Comme a indiqué le Minhdu, la bonne organisation et la qualité de la ville de demain dépendent des bonnes initiatives des citadins et des décideurs d’aujourd’hui.
« Le développement durable doit observer des critères et c’est pour cela qu’il était important que nous allions vers une politique urbaine nationale. Celle-ci nous accompagnera dans l’organisation du développement des territoires. En tenant compte des caractéristiques des dix régions du pays », a confié Célestine Ketcha Courtès.
Pour Frédéric Happi Mangoua, administrateur du Programme-planification urbaine à l’Onu-Habitat, « le travail qui a été abattu est une orientation politique qu’il faut donner aux villes de demain et des grandes lignes de changement à mettre en place, pour que finalement le décollage tant attendu se fasse par les villes inclusives par rapport à la question qui concerne les villages, la territorialité, l’ancestralité et la diversité culturelle ».
La production du rapport final de la politique urbaine nationale, une fois peaufinée, sera portée à l’appréciation du Sénat et de l’Assemblée nationale par le gouvernement.
Otric N.