Selon les résultats d’une enquête rendue publique il y’a quelques jours par le Nkafu policy Institute, l’agriculture est l’un des secteurs clés et prioritaires de l’économie camerounaise. Elle est le principal pourvoyeur d’emplois, puisqu’elle occupe près de 70% de la population active et, contribue pour 42% aux produits intérieurs bruts.
Le secteur agricole a toujours été au centre de la politique économique du Cameroun.
La valeur ajoutée du secteur agricole, qui reste tout de même élevée, montre cependant que l’agriculture ne joue pas pleinement son rôle, qui est de stimuler le progrès d’autres secteurs. Cela s’explique par le caractère traditionnel que conserve l’activité agricole au Cameroun et le fait que, ce secteur tarde encore à se moderniser complètement.
Et pourtant, le potentiel agricole est très riche et diversifié, en raison de la situation géographique et climatique de notre pays. C’est un secteur d’activité qui assure par ailleurs un rôle irremplaçable dans la création de revenus au niveau des zones rurales, lorsqu’on se réfère aux résultats issus des ménages recensés.
Quelques exemples :
La croissance de la production des céréales est essentiellement due au développement du maïs et du sorgho - Le manioc apparaît être le moteur de l’évolution des racines et tubercules - La banane plantain appartient à la classe des féculents et est très importante dans l’alimentation de la population et commence à avoir des opportunités
commerciales aussi bien dans la sous région que dans des niches de marché en Europe - La production de la filière café présente une baisse depuis quelques années, probablement due à l’insuffisance de la protection phytosanitaire. La production de la filière cacao, par contre, accroit.
Quand on parle d’agriculture, on y inclut les productions animale et végétale. En plus de ces dernières, on prend en compte les activités d’élevage, de pêche et de chasse.
Le secteur agroalimentaire comporte de grosses entreprises qui exploitent des milliers d’hectares de terres et créent des milliers d’emplois, transformant ainsi, au fil des années, des régions entières du pays.
Agriculture Et Formation Du Capital
Dans les premières phases du développement économique, le capital nécessaire au développement économique provient généralement de trois sources : l’aide étrangère - les Investissements Directs Etrangers - l’épargne nationale.
Les deux premières sources ont l’avantage d’apporter des capitaux importants sans peser sur la consommation intérieure. Mais dans le cas particulier de l’aide, elle peut être assortie de restrictions politiques et économiques désavantageuses mettant en mal l’autonomie du pays.
L’Investissement Direct Etranger quant à lui nécessite, pour une grande efficacité, le développement au préalable des infrastructures (routes, communication, énergie). Ainsi, un pays à faible revenu décidant de ne pas recevoir ou de moins solliciter l’aide étrangère devra davantage faire appel à ses ressources propres.
De nombreux mécanismes existent pour faire passer les ressources créées dans le secteur agricole vers le secteur industriel. On distingue quatre formes par lesquelles l’agriculture peut contribuer à la formation du capital :
- Taxation des bénéfices agricoles
- Modification des termes de l’échange
- Compression des investissements dans l’agriculture
- Marché rural des biens industriels
Autre chose, la croissance et le développement économique dépendent plus de l’expansion de certaines entreprises du secteur secondaire et tertiaire. Mais les obstacles à l’expansion de ce secteur proviennent aussi de la faiblesse des bénéfices sur investissement due à l’étroitesse des marchés. Un accroissement des revenus des agriculteurs offre ainsi des débouchés supplémentaires au secteur industriel.
Les obstacles
Techniques de cultures rudimentaires avec :
- L’outillage utilisé fait principalement appel à l’énergie humaine : houe, machette, plantoir, pioche…
- Le recours aux plantes sélectionnées est très restreint sinon quasi inexistant. Les plantes utilisées résistent donc très peu à la sécheresse et aux parasites, ce qui amenuise les rendements.
- Difficulté d’accès au crédit agricole
Pour les contourner, le Nkafu policy Institute propose :
De développer le secteur agricole en augmentant la production agricole, notamment celle de la surface cultivable- ce qui va générer une amélioration des rendements
D’améliorer la productivité agricole par une augmentation de l’intensité capitalistique et technologique
De créer des mesures incitatives afin de permettre l’essor des agro-industries locales utilisant la matière première issue du secteur agricole. Avec l’essor considérable des agro-industries, la structure de la demande à l’agriculture va être modifiée. Ce qui va permettre que le secteur agricole serve de secteur en amont des autres secteurs d’activité.
Nicole Ricci Minyem