Il s’agit d’un don de Mounouna Foutsou, ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique, composé de : deux cent deux (202) lampes torches de 1068 sifflets ; deux cent (200) gilets, quatre (4) détecteurs de métaux, et de vingt (20) téléphones portables.
Antre de bandits de grands chemins
Ces dons ont été remis à tous les chefs traditionnels de 3ème degré de l’arrondissement de Vélé. Au-delà des propos de reconnaissance prononcés à l’endroit de leur bienfaiteur, sa majesté Marcus Hinamara, chef traditionnel de troisième degré de Guémé a raconté le vécu qui est le leur, avec des mots assez effrayants :
« Dans l’arrondissement de Vélé, le vol est devenu le sport favori des populations. Partout dans le Mayo-Danay, quand on vole un bien, c’est ici qu’on vient le retrouver ;
Pourtant, ces voleurs qui ternissent notre image ne sont pas nécessairement originaires d’ici. Depuis près de 20 ans que nous sollicitons l’implantation d’un camp du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) dans notre arrondissement notre vois n’est toujours pas encore écoutée… ».
Localité exposée au banditisme transfrontalier
En effet, si on se réfère aux propos de l’autorité traditionnelle, il est important de rappeler que cette unité administrative partage une longue frontière avec le Tchad, zone envahie par des groupes terroristes qui multiplient des raids dans les villages qu’ils ciblent.
Malheureusement, malgré leur volonté manifeste, les membres des comités de vigilance ne parviennent pas toujours à faire face aux agressions à cause de la vétusté des moyens dont ils disposent, grâce aux apports personnels des populations locales.
Rôle phare des membres des comités de vigilance dans le cadre de la lutte contre les bandes armées
Il faut rappeler que l’inscription des comités de vigilance dans l’ordre du jour sécuritaire comme acteurs de la stratégie d’action s’opère en effet au travers de pratiques matérielles et immatérielles qui les placent au centre du dispositif et font de leur efficacité fonctionnelle (ou de leur mise sur pied là où ils n’existent pas encore), un enjeu majeur de politique intérieure, ce qui a pour effet de donner à des facteurs sociaux locaux, une dimension politique nationale dont la puissance publique ne saurait se désintéresser.
Reconnaissance sur le plan international
Le 03 mars 2017 par exemple, les émissaires des quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont effectué une tournée dans les pays affectés par Boko Haram, notamment dans l'Extrême-Nord du Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigeria, pour faire le point de la situation sur le terrain.
L’objectif était précisément d’aborder des questions relatives à la place dans cette crise des comités de vigilance. Ces miliciens mobilisés dans plusieurs régions affectées par ces groupes terroristes ont ainsi acquis une reconnaissance internationale et le statut symbolique d’acteurs légitimes dans le déroulement de la guerre.
Cette légitimation de leur rôle se traduit concrètement de deux façons : Les comités de vigilance sont d’une part entraînés par l’armée, et impliqués dans certaines de ses opérations ;
Par ailleurs, ils reçoivent des pouvoirs publics, armes et outils de travail. Leur intégration dans l’effort de guerre se signale d’abord par le rôle qu’on leur fait jouer à l’avant comme sentinelles chargées de donner l’alerte, et le cas échéant traquer et neutraliser l’ennemi.
De la sorte, ils encourent des risques graves qui très vite soulignent l’inconvénient tragique de leur manque d’équipement et d’entraînement adéquats face à des terroristes armés ou des kamikazes.
Nicole Ricci Minyem