Dans ses vœux au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, adressés lundi, le pape François a dressé un état du monde, revenant notamment sur la situation de certains pays du continent africain.
Dans sa longue intervention lundi au Vatican, devant le corps diplomatique, le pape François n’a pas oublié l’Afrique. Il est revenu sur la situation géopolitique de nombreux pays du continent.
Reprenant le cri de Paul VI en 1965, «Plus jamais la guerre !», le Pape François est revenu sur les progrès de certains processus de paix en Afrique, notamment au Soudan du Sud, ainsi qu’entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Concernant une actualité immédiate, le Pape suit «avec une attention particulière l’évolution de la situation en République Démocratique du Congo, exprimant le souhait que le pays puisse retrouver la réconciliation qui tarde depuis longtemps et entreprendre un chemin décidé vers le développement, mettant fin à l’état persistant d’insécurité qui touche des millions de personnes, parmi lesquelles de nombreux enfants. Dans ce sens, le respect du résultat électoral est un facteur déterminant pour une paix durable».
Le Pape a exprimé sa «proximité à ceux qui souffrent à cause de la violence fondamentaliste, spécialement au Mali, au Niger et au Nigeria, ou en raison des tensions internes persistantes au Cameroun, qui sèment souvent la mort, y compris parmi la population civile.»
Mais le Pape a tenu à valoriser le développement encourageant vécu dans certains pays d’Afrique : «Dans l’ensemble, il convient aussi de remarquer que l’Afrique, au-delà de plusieurs événements dramatiques, montre un dynamisme potentiel positif, enraciné dans sa culture ancienne et dans son accueil traditionnel», a souligné François.
Ces vœux 2019 étaient aussi pour le souverain pontife l’occasion de revenir sur un thème qui lui est cher, à savoir les migrations. Le Pape a invité une nouvelle fois à œuvrer à «leur intégration sociale dans les pays d’accueil», tout en rappelant qu’il faut s’employer «à ce que les personnes ne soient pas contraintes d’abandonner leur propre famille et nation, ou puissent y retourner en sécurité et dans le plein respect de leur dignité et de leurs droits humains. Chaque être humain aspire à une vie meilleure et plus heureuse et ne peut se résoudre au défi de la migration avec la logique de la violence et du rejet, ni avec des solutions partielles».
Tout en mettant en valeur l’exemple de la Colombie, qui accueille de nombreux Vénézuéliens fuyant leur pays, le Pape s’est déclaré «conscient que les flux migratoires de ces années ont causé méfiance et préoccupation dans la population de nombreux pays, spécialement en Europe et dans l’Amérique du Nord, et cela a poussé différents gouvernements à limiter fortement les flux d’entrée, même s’il s’agit de transit. Je retiens toutefois qu’à une question aussi universelle on ne peut donner des solutions partielles. Les urgences récentes ont montré qu’une réponse commune est nécessaire, réponse concertée par tous les pays, sans barrages et dans le respect de chaque instance légitime, aussi bien des États que des migrants et des réfugiés», a expliqué François.
Otric N.