Le jardin public le plus fréquenté de la capitale du Cameroun est plongé dans une insalubrité indescriptible.
A l’entrée du parc, à gauche où se trouve le parking, un bac à ordures submerge les lieux. Duquel sortent des mouches et les moustiques qui vous accueillent à bras ouverts. A côté, une odeur fétide d’eau souillée provenant d’un ruisseau situé au milieu du bois étouffe les clients. Ce cours d’eau est à peine visible parce que couvert par des chaussures, des vêtements usés, des emballages plastiques, des tiges et feuilles d’arbre séchées.
Tout autour du parc, on perçoit deux jeunes couples qui, depuis leur arrivée, n’ont pas cessé de faire des allers-retours pour trouver un espace approprié pour faire des photos. Plus loin, un jeune couple assis sur le tronc d’arbre, tout en échangeant bien évidemment à ce sujet ne dit pas mieux. « Non seulement cette eau sent mauvais, mais aussi depuis que nous sommes arrivés, les moustiques ne cessent de nous piquer », lance, amère, Barly, une jeune femme assise dans un coin.
On le voit bien, cet espace de loisirs sensé détendre les citoyens est devenu un refuge de moustiques et de mouches en même temps qu’il est souillé par des puanteurs. La faute à un public pas toujours sensibilisé et qui brille par des actes d’incivisme tels qu’uriner et jeter des ordures dans le ruisseau qui passe à côté. Quand il ne déverse pas simplement ses urines sur la pelouse. L’ouverture sur le Cameroun. La pelouse est également jonchée d’emballage en plastique de toutes sortes. Les multiples couleurs de ces emballages font croire à une décoration du sol.
Selon un agent chargé de la propreté, « cette eau provient de plusieurs rivières et des fosses de la ville de Yaoundé. C’est elle qui produit les moustiques dont se plaignent les clients. Par rapport à l’état de saleté, le bois fait face à des problèmes d’organisation et d’incivisme. Ici, on dispose de tout pour mettre la propreté ». Malgré cet environnement peu propice aux loisirs, plusieurs personnes vont au bois Saint-Anastasie. Elles défient cette insalubrité pour diverses raisons.
Certains y vont pour des rencontres amoureuses ponctuées de séances de photos. D’autres avouent y aller pour se détendre et sentir le vent qui souffle dans tous les sens alors que, pour les opérateurs économiques, c’est un lieu où on peut conclure des affaires juteuses en toute discrétion.