Ils sont des milliers, ces enfants face à de nombreux obstacles au quotidien dans les rues et les ménages de la ville de Garoua qui ne savent à quel saint se vouer.La région du Nord Cameroun en particulier et la ville de Garoua en particulier, à l’instar des autres agglomérations du pays, enregistre au quotidien un nombre considérable des formes de maltraitance infligées aux enfants. Cette réalité douloureuse et gênante sur laquelle ont toujours penché les pouvoirs publics, les autorités administratives de la région du Nord, est loin d’être éradiqué.
La plupart des cas est souvent enregistré au nom du sacro-saint droit d’ainesse, et les enfants restent une proie facile pour adultes, n’ayant pas droit à la parole et à la défense de leur existence. Lesquels adultes ne cessent, à travers cette pratique révolue de la culture locale, de tirer profit en les soumettant à des épreuves difficiles. Notamment, la violence domestique, l’inceste, l’abus sexuel. Lesquels se posent avec acuité dans la région du Nord, où l’on prône la culture traditionnelle et conservatrice.
«A mon avis, cette pratique va toujours exister du fait qu’il y a déphasage entre le maintien de la culture Africaine et l’envie de s’ouvrir au monde. Tant qu’il n’y aura pas dialogue, on fera toujours face à cette situation», confie Gilbert Godai, membre de la société civile et homme politique.
Malgré la sensibilisation et la répression des responsables de la protection civile, la situation des enfants sans défense n’est guère reluisante du fait que ces derniers continuent à subir la loi des adultes sans scrupule, ni remords. Il suffit de faire un détour dans les agences de voyage ou au grand marché de Garoua pour se rendre compte de l’évidence. Des cas de maltraitance observés à travers l’exploitation des mineurs, lesquels servent de guide aux personnes âgés en mendiant à longueur de journée sous une pluie battante ou un soleil ardent.
Le pire, c’est dans les ménages où les enfants doivent effectuer les travaux en subissant les assauts de leurs parents adoptifs. Pour ceux-là qui ne respectent pas le règlement intérieur, des punitions sévères leurs sont réservées. Point besoin de revenir sur le mariage forcé auquel sont confrontées les filles de 12 à 14 ans pour satisfaire le désir de leurs parents aveuglés par l’appât du gain.
Pour beaucoup de spécialistes, il faut extirper le mal à la racine en renforçant le dispositif répressif pour être impitoyable envers les responsables des cas de maltraitance. Cette résolution pourrait sans doute, à l’avenir, atténuer la situation des enfants victimes maltraitance, qui se comptent par milliers dans la région du Nord et dans la ville de Garoua en particulier.