Depuis jours, ils affluent de partout et viennent trouver refuge dans ce centre mis à leur disposition par les responsables de cette formation politique
C’est au siège du SDF qu’ils sont installés. Les femmes, portant avec elles des enfants en bas âge et dans leur regard, on lit une profonde détresse. On ne peut dire avec exactitude le nombre de jours qu’ils ont passé dans les rues, depuis qu’ils ont été contraints d’’abandonner leurs domiciles, tout ce qu’ils ont construit au fil des années, juste parce que certaines personnes ont décidé de prendre les armes pour des revendications personnelles.
Il est difficile de retenir ses larmes lorsque le regard croise celui de ses compatriotes, qui sont aujourd’hui de faire face aux regards suspicieux de ceux qui viennent vers eux, avec des présents. Cette distance qui se créé parce qu’on se dit que parmi eux, se trouvent peut-être les agresseurs du Cameroun, les loups transformés en agneau pour mieux s’intégrer, en attendant le moment propice à une attaque.
Face à ces images, face à la précarité à laquelle se trouvent confrontés ces camerounais, l’on se pose la question de savoir quel peut être l’état d’esprit des instigateurs de ce mouvement en 2016 ? Comment se sentent -ils aujourd’hui lorsqu’ils regardent la misère aussi bien morale que financière dans laquelle ils ont plongé « leurs frères et sœurs » du Nord et du Sud-ouest ? Et, ceux qui financent cette crise et qui se trouvent dans d’autres pays, assis derrière les claviers de leurs ordinateurs, que pensent – ils, que disent -ils en voyant les images de ces jeunes enfants, obligés de vivre de l’aumône aujourd’hui, alors que leurs parents, malgré la modicité de leurs moyens entrevoyaient un autre avenir pour leurs enfants ? Dans leur soif insatiable de voir le sang des camerounais couler, que comptent – ils faire aujourd’hui ?
Les responsables du Social Democratic Front lancent depuis ce matin, un appel à contribution, afin que les âmes de bonne volonté apportent ce qu’ils peuvent pour soulager la peine de leurs frères et sœurs. Et, on dirait que le message a été entendu. Ils sont nombreux, qui ont fait fî de la langue parlée et ont décidé d’apporter des sacs de riz, du matériel de couchage, des vêtements, des médicaments et autres denrées alimentaires de première nécessité.
Pendant que l’on pense à soulager la souffrance de ces camerounais qui ont réussi à braver bien de risques pour trouver refuge dans la capitale politique camerounaise, rejoignant ainsi le lot de ceux qui se sont retrouvés sans aucune ressource dans d’autres parties du pays, les attaques, les raids, les kidnappings continuent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il y’a quelques heures, les terroristes ont enlevé maître Benjamin Suh Fuh. Il lui est reproché d’avoir pris part à l’assemblée générale élective de l’ordre national des avocats à Douala, le Week end dernier. Ce n’est pas le premier, on dirait même que c’est devenu le mode opératoire de ces hommes sans foi ni loi.
Nicole Ricci Minyem