Un projet connu sous le nom de "Sécurité pour tous", mis en œuvre par le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), a tenu sa première session de dialogue à Akwa, Douala, le mercredi 14 août, dans le but de réunir les parties prenantes pour réfléchir aux moyens d'assurer une sécurité durable et prévenir les conflits au Cameroun.
L'organisation à but non lucratif REDHAC travaille avec ses partenaires techniques, l'Union européenne et la Fondation Friedrich Ebert dans la première édition du Dialogue inter communautaire dans le but global de promouvoir la gouvernance démocratique et les mesures de sécurité inclusives à travers l'engagement des organisations de la société civile (OSC) au Mali, au Nigeria, au Cameroun et dans l'espace CEDEAO.
"Nous avons lancé ce projet aux côtés de notre partenaire Friedrich Ebert Foundation avec un financement de l'Union européenne, pour la sécurité pour tous. Mais au vu de la situation actuelle au Cameroun, nous constatons que les défis en matière de sécurité sont énormes. Donc, pour atteindre la sécurité pour tous, nous devons commencer à nous écouter nous-mêmes, pas à écouter les autres", a déclaré Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du REDHAC.
Le contexte dans lequel le projet a été lancé est la crise sociopolitique actuelle qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, communément appelée "crise anglophone". Elle a été comparée à l'histoire sud-africaine de l'apartheid et projetée à travers le film "SARAFINA" vu par les participants à cet événement.
Le REDHAC a cherché à identifier les préoccupations des populations et leurs propositions pour sortir de la crise, à identifier les moyens d'encourager les autorités à mieux prendre en compte les préoccupations des populations issues des dialogues inter communautaires et à rétablir la confiance entre le secteur sécuritaire et les groupes marginalisés et les OSC.
Les 60 participants, issus des 10 Régions du Cameroun et de tous les groupes sociaux, ont eu l'occasion de discuter des questions liées à la résolution des conflits et à la consolidation de la paix au Cameroun et de formuler des recommandations à cet effet.
"Nous sommes heureux aujourd'hui de réunir tous les Camerounais des 10 Régions, de l'Ouest, de l'Est, du Nord et du Sud, pour s'asseoir ensemble et trouver un chemin vers la paix, vers le dialogue. Depuis longtemps, nous appelons au dialogue, mais il semble que parmi nous, nous ne discutons pas", a souligné Tambe Walters, militante des droits de l'homme.
Le REDHAC dit avoir constaté la méfiance des populations à l'égard des agents des forces de sécurité qui, malgré leur vocation à assurer la protection du territoire et des citoyens, se livrent à des abus, maintenant un climat de violence et d'intimidation.
Otric N.