Le sujet a été étudié lors des assises de la 3ème session du comité de pilotage de lutte contre le travail des enfants.
«Le travail des enfants n’est pas une fatalité, il nous revient de le combattre», tel a été la déclaration de Grégoire Owona le Ministre du Travail et de la sécurité sociale (MINTSS), qui a présidé la semaine dernière, les assises du comité de pilotage de lutte contre le travail des enfants. Lors desdites assises il a été question d’évaluer les mesures prises pour mettre fin au problème qui touche 152 millions d’enfants dans le monde. Le Cameroun pour sa part a mis en place un plan d’action national de lutte contre le travail des enfants. Avec ledit Plan le pays pense pouvoir éradiquer définitivement d’ici 2025, ce phénomène.
Le Cameroun a également procédé à la signature de plusieurs conventions internationales. Aussi le Code du travail a instauré des mécanismes de protection des enfants. Et le gouvernement a adopté la promotion de l’éducation de base gratuite. A cela s’ajoute la mise sur pied des outils à l’instar du Comité national de lutte contre le travail des enfants. Son rôle est de faire des propositions qui visent l’abolition du mal. Toutefois la 3ème session du comité de pilotage de lutte contre le travail des enfants a été le cadre idéal pour reconnaître qu’il doit avoir une intensification des actions.
Il faut dire que c’est un fléau qui préoccupe au plus haut point les autorités, les organisations internationales du travail, le Ministère des Affaires sociales, la Commission des droits de l’homme et des libertés. D’ailleurs 2 600 enfants ont été arrachés à des pires formes de travail dans 16 villes du pays entre 2014 et 2018, par l’Association des enfants et jeunes travailleurs du Cameroun (AEJT-CAM). Dans la ville de Maroua à l’Extrême-Nord d’après une source digne de foi environ 6000 enfants se retrouveraient dans des conditions précaires de travail. Le Bureau international du Travail (BIT) a demandé au gouvernement de porter une attention particulière sur l’amélioration de la sécurité et la santé des jeunes travailleurs et l’élimination du travail des enfants.
Pour combattre efficacement ce fléau, «le Cameroun a fait de l’élimination du travail des enfants, une priorité dans sa politique de développement social, en adoptant des conventions. Ce qui réaffirme fort opportunément son engagement à atteindre les objectifs fixés au plus haut niveau mondial dans l’optique de mieux garantir le bien-être et l’épanouissement de l’enfant», a déclaré le Mintss, Grégoire Owona.
Rappelons qu’en 2015 le Cameroun avait été interpellé sur le sujet durant les travaux de la 104ème session de la Conférence Internationale du Travail à Genève. Les experts de la Commission de l’Application des Conventions et des Recommandations reprochaient au pays de Paul Biya, l’inexistence des mécanismes de surveillance et des sanctions pouvant empêcher la vente et la traite des enfants, l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques et aux fins illicites et l’inexistence des mesures efficaces prises dans un délai déterminé visant à protéger les enfants particulièrement exposés à des risques tels que les orphelins du VIH et le Sida.
Liliane N.